Création artistique de Franck PASQUALINI pour le poème L'envol, extrait du recueil Solitude étrangère ©.
Yves Philippe de Francqueville
pirate des mots et philanalyste en herbe,
présente le quatrième et dernier tome du Cycle de l'Austrel : la Mort de l'Archyeur.
Neuvième partie.
Tous droits réservés ©.
Yves Philippe de Francqueville
pirate des mots et philanalyste en herbe,
présente le quatrième et dernier tome du Cycle de l'Austrel : la Mort de l'Archyeur.
Neuvième partie.
Tous droits réservés ©.
Gil :
— L'Archyeur n'est plus.
Il n'est plus…
Ah…
Érik !
Sako :
— Non…
Ce n'est pas possible.
Qu'allons-nous devenir ?
Emma :
— Eh oui… un suicide !
Son attitude vis-à-vis de la Guilde était la signature de son acte de mort.
Sako :
— Comment cela ?
Tu savais qu'il était… mort… et qu'en plus, il s'était suicidé ?
Gil :
— Que dis-tu Emma ?
C'est impossible.
On ne se suicide plus de nos jours.
C'est interdit.
Au moindre problème perçu chez un individu instable, il y a nos équipes psychomédicales qui entrent en action…
Nous sommes parfaitement au point avec la médication adaptée pour chaque fragilité de l'être humain.
Le risque zéro est effectif.
Sako :
— C'est une calomnie de plus à l'égard d'Érik.
Avec sa responsabilité d'Archyeur, il n'a pas pu commettre un acte réprouvé par ses propres lois.
De plus, avec sa greffe seconde de dernière génération c'est psychologiquement irréalisable.
Emma :
— Je persiste et je signe cependant ma version des faits : oui, notre bon gros Érik s'est tué… en tenant tête aux premiers présidents des consortiums… se mettant ainsi toute la Guilde contre lui.
Gil :
— Non, Emma… Il a glissé du haut de la terrasse de la tour de l'Austrel.
On a retrouvé ce matin son corps… ou plutôt une idée…
— L'Archyeur n'est plus.
Il n'est plus…
Ah…
Érik !
Sako :
— Non…
Ce n'est pas possible.
Qu'allons-nous devenir ?
Emma :
— Eh oui… un suicide !
Son attitude vis-à-vis de la Guilde était la signature de son acte de mort.
Sako :
— Comment cela ?
Tu savais qu'il était… mort… et qu'en plus, il s'était suicidé ?
Gil :
— Que dis-tu Emma ?
C'est impossible.
On ne se suicide plus de nos jours.
C'est interdit.
Au moindre problème perçu chez un individu instable, il y a nos équipes psychomédicales qui entrent en action…
Nous sommes parfaitement au point avec la médication adaptée pour chaque fragilité de l'être humain.
Le risque zéro est effectif.
Sako :
— C'est une calomnie de plus à l'égard d'Érik.
Avec sa responsabilité d'Archyeur, il n'a pas pu commettre un acte réprouvé par ses propres lois.
De plus, avec sa greffe seconde de dernière génération c'est psychologiquement irréalisable.
Emma :
— Je persiste et je signe cependant ma version des faits : oui, notre bon gros Érik s'est tué… en tenant tête aux premiers présidents des consortiums… se mettant ainsi toute la Guilde contre lui.
Gil :
— Non, Emma… Il a glissé du haut de la terrasse de la tour de l'Austrel.
On a retrouvé ce matin son corps… ou plutôt une idée…
[Arrivée de Yeph.]
Yeph :
— Oui, le prince Érik est mort.
Un ridicule amas graisseux difforme baignant dans le sang et les viscères… Le maître de la Cité n'est plus !
Il a fini éparpillé !
En effet, après 467 étages de chute, c'est moche le résultat…
Sako :
— Impossible…
Impossible !
Érik ne se déplaçait plus par lui-même.
Son obésité le contraignait à n'user que de la téléportation.
Gil :
— Il y a encore eu des pannes de transfaxe, lors du dernier changement de cycle… cela a dû se produire alors. C'est un dramatique accident.
Il a dû se pencher un peu trop…
Yeph :
— Il avait lui aussi le vertige !
Je n'en crois pas un mot.
C'est plutôt une descente opportune ?
Sako :
— Oh, Yeph…
Là où tu passes, la discorde s'annonce !
Je suis responsable de la Concorde.
Érik lui-même m'avait nommé à ce poste et je tiens à respecter sa mémoire.
Tu dois vraiment te soigner.
Emma :
— Yeph ne nous rappelle pas autre chose que l'état des tensions entre le Haut Conseil de l'Austrel et leur Archyeur, qui annonça la mort d'Érik.
Tu étais aussi de l'aventure, Sako !
Gil :
— Que s'est-il donc passé ?
Dis-moi, Sako ?
En sais-tu davantage ?
Sako :
— Il est vrai que je suis très souvent convié au Grand Conseil.
Emma et Yeph sont dans le mensonge.
Il n'y avait pas de problématique particulière.
C'est absolument faux d'imaginer que l'Archyeur se soit suicidé à cause d'une légère dispute avec les premiers présidents…
Je ne puis pas le penser un seul instant.
Gil :
— Ah ! Comme Sako, je vous trouve terriblement médisants et blasphémateurs à l'encontre de la mémoire d'Érik.
Emma :
— Petits d’hommes, seriez-vous capables quelques instants de penser… ne serait-ce que d'une manière binaire ?
Je ne me propose même pas de vous éveiller à la pluripossibilité — surtout pas encore — cependant, j'aimerais vous élever au-delà de votre construction monolithique.
Pourriez-vous donc prendre en considération le fait que pour la première fois de son règne, Érik a osé tenir tête aux économistes qui nous gouvernent ?
Yeph :
— L'Archyeur s'est opposé à la volonté de Frado et s'est alors mis à dos toute la Guilde et les présidents des consortiums.
Gil :
— Peut-être, mais c'est bien lui qui a l’autorité sur l'Austrel…
Sako :
— Absolument. L'Archyeur est élu pour gouverner la Cité et je veille à la concorde avec les Bases.
Emma :
— Cette autorité partagée n'est que relative.
Érik devait depuis toujours jouer entre le compromis et la concession, tant avec la Guilde que vis-à-vis des consortiums.
L'argent est le maître du pouvoir.
Pour légiférer, il faut savoir continuellement se plier aux exigences de ceux qui règnent réellement sur le monde : les financiers, les banquiers.
Combien sont morts en pensant donner leur vie pour la Cité… alors qu'ils enrichissaient les actionnaires des fabriques d'armes, des laboratoires médicaux et des entreprises du bâtiment ?
Sako :
— Non.
Érik était intègre.
Yeph :
— Il savait que régner est un crime.
Il en souffrait considérablement. Le pouvoir face à la corruption lui procurait beaucoup de souffrances.
Et cela se voyait dans la guerre totale entre la raison, le cœur et le corps qui criait…
Gil :
— Que veux-tu dire par là ?
Emma :
— Combien connais-tu de personnages obèses à ce point dans la Cité ou sur les Bases ?
Sako :
— Comment ?
Érik serait devenu gros à cause…
Non, sa difformité s'explique en raison d'une faille exceptionnelle dans la gestion de la greffe seconde par son cortex. C'est relativement banal chez la plupart d'entre nous… il est courant que nous puissions prendre quelques kilos.
Moi-même, je suis suivi par nos médecins experts, pour conjurer cela depuis quelques cycles…
Emma :
— Des signes précurseurs de ta propre dysharmonie ?
Tu ne peux pas comprendre que l'Archyeur était dans une problématique binaire, puisque tu le vis pleinement : Érik était rongé par la honte devant ce qui serait vrai d'appeler un décalage flagrant entre le désir refoulé, frustré ou trahi, et le vécu finalement médiocre et banal.
Malgré son poste si important d'Archyeur, il n'avait qu'un pouvoir d'opérette !
Il devait montrer au peuple sa force et se coucher comme un bon chien à chaque caprice des vrais décideurs. Accepter cette schizophrénie permanente, aussi durablement, relève de l’exploit !
Gil :
— Oh, vous voulez nous persuader que l'obésité d'Érik était comme une compensation, un rejet de sa honte sur le corps ?
Yeph :
— Cher Gil, j'ai connu Érik enfant.
Nous étions très proches. C'était un ami formidable.
Il était beau, sensible, avec un rayonnement certain.
Un être lumineux, en quête de pureté.
Son idéal se voulait angélique et il était porté par un grand nombre comme modèle à suivre, dirigé avec art par un système politico-religieux bien orchestré.
Adolescent, les pulsions devenaient plus fortes, parfois, que la raison… et sa croyance en un cœur tout puissant capable de sublimer le corps avec l'aide de l'esprit, se révélait être un échec.
Il a tenté de défier son corps…
Hélas pour lui, pour nous…
L'éphèbe avait un corps de lumière, presque un ange… avec un sexe !
Alors ce fut la guerre avec lui-même, et nous l'avons perdu. Elle se situe à cette époque… la mort d'Érik.
Oui, c'est lorsque le monde des adultes porteurs de morale a préféré sacrifier, dans sa virginité, un adolescent merveilleux pour nous conditionner à la raison d'État[i].
J'ai perdu Érik alors — en tant qu'ami — et il m'a combattu depuis, au nom du bien, tout en me jalousant souvent… J'étais le mal incarné, puisque libre d'aimer sans morale.
J'ai préféré les valeurs qui me construisent… aux interdits qui massacrent !
Emma :
— Je me souviens.
Oui : Érik le magnifique !
Il s'est castré psychologiquement, puis affectivement, et enfin physiquement…
Il a rejoint sagement le Plark du Mont Rouge pendant bien des années, instruisant ses frères… dans cette prison dorée.
Un jour l'Austrel l'a demandé pour préparer la Chalystime.
Yeph :
— Notre bel Érik est devenu alors l'eunuque de la Cité. Il a souhaité n'offrir que sa part angélique, à nous qui désirions cependant la totalité de son être.
Depuis, les guerres incessantes entre son esprit, son cœur et son corps l'ont rendu difforme… lui qui aurait pu garder sa beauté pour notre plus grand plaisir.
Le pouvoir, Érik l'a pris — l'a reçu, même — en pensant agir pour notre bien à tous.
Il a tout tenté afin de nous permettre de devenir des anges. Il espérait sûrement nous éviter de souffrir comme lui d’un corps rendu détestable.
C'est pour cela que j'aime la quête désespérante de feu notre Archyeur.
J'ai aimé Érik.
Je lui en veux toujours de ne pas avoir compris que notre corps sexué se révèle comme une chance dans la construction humaine.
Emma :
— Érik avait un potentiel hors normalités extraordinaire. Il en souffrait beaucoup car son éducation était terriblement construite sur un principe binaire de bien et de mal qui régirait l'univers, duquel il n'a pas su — ou pas voulu — s'extraire.
Le projet autour des greffes a été la panacée des laboratoires et des fabricants d'armes en quête de nouveaux pouvoirs. Eux seuls sont coupables d'avoir fait espérer à Érik le miracle absurde : que par une greffe cellulaire, nous serions angéliques, en paix avec nous-mêmes.
Il y croyait vraiment en ce corps géré par un esprit pur de toutes pensées dites, selon leur propre terme, primaires !
Gil :
— C'est ahurissant.
Érik était vraiment un grand monsieur…
Alors selon vos dires, il aurait été manipulé ?
Sako :
— Impossible d'imaginer cela !
Emma :
— Sako, il y a toujours plusieurs versions de l'histoire.
En voici une…
Celle d'un amour d'enfance !
Elle ne sera jamais l'officielle, mais nous avions besoin de la raconter.
Sako :
— Érik…
Il était l'Archyeur !
Yeph :
— Oui.
Ainsi régna le prince Érik.
Il lui sera rendu un grand hommage dans la Cité et même sur les Bases !
Cependant, les médias — la propagande d'état — ne révélera pas au peuple notre histoire, et surtout ne parlera pas des petites mains payées par les actionnaires des consortiums… celles qui ont aidé notre brave Érik à réaliser le grand saut !
Gil :
— Ah, donc Érik ne s'est pas suicidé !
Sako :
— Il aurait été assassiné ?
Emma :
— C'est ce que nous tentons de vous expliquer : Érik a signé son arrêt de mort, en se présentant comme un obstacle vis-à-vis des membres de la Guilde.
Il a refusé de cautionner la poursuite du programme qui pourrait être nommé "Extalyne".
Sako :
— Faux.
C'est faux.
Des propos complètement mensongers.
Emma, tu nous entraînes dans les contes de Yeph avec art. Je puis heureusement — par ma présence lors de nombreux conseils — révéler la vérité.
Érik était un grand partisan du bien-être.
Il cautionnait pleinement les recherches réalisées au sanatorium de la Base de l'Égrêt.
Yeph lui-même le sait, puisque c'est Arno qui en est le professeur principal.
C'est Érik encore — avec mon aide — qui a réalisé le premier lancement d'un vaisseau d'Extalyne.
Hélas, il fut perdu en raison d'un Offryde impossible.
Érik, lui-même — j'étais là — a demandé alors au Haut Conseil de punir les responsables de cet accident dramatique… et de relancer au plus vite les travaux.
Il voulait sincèrement permettre la poursuite avec succès du projet : assurer la guérison des derniers handicapés de la Cité, et même soigner ceux des Bases, fragilisés par le retrait de la greffe seconde.
Gil :
— Merci Sako pour ces précisions.
Je comprends mieux le courage d'Érik !
Vous êtes des monstres à tenter encore de nous tromper ainsi.
Yeph :
— Ah, Ah, Ah…
Mon cher Gil, Emma dit cependant vrai… et le petit Sako aussi !
Emma :
— Eh oui !
La substantifique moelle est à rechercher sans cesse[ii]…
Sako :
— Vous êtes vraiment des malades !
Yeph :
— Cette réponse générique te sera toujours d'une grande aide, mon gros !
Cela te permet de ne pas sortir du principe binaire dans lequel tu te complais, comme Érik et ses prédécesseurs.
C'est ta force, cher Sako, afin de te figer dans un monde de certitudes où la pluripossibilité n'a pas sa place.
Tu seras le digne successeur d'Érik.
Emma :
— Ô Sako…
Si Érik était honnête avec son projet "Extalyne", Frado et ses acolytes de la Guilde en ont réalisé un tout autre à son insu… avec la bénédiction des présidents des consortiums.
Gil :
— Vous voulez dire que…
Yeph :
— Hélas, oui.
Érik a compris trop tard que les économistes avaient négocié un accord pour que soit programmée la rupture des contacts monocellulaires.
Cela a empêché l'Offryde du premier vaisseau d'Extalyne en partance pour le sanatorium de la Base de l'Égrêt.
Sako :
— Vous pensez que si l'Offryde a échoué…
Oh ?
Que c'était voulu ?
Non !
Yeph :
— Hélas, encore hélas…
Érik a été dupé.
Cela s'est vraiment passé contre son gré ou même, pour nous moquer des béats : à l'insu de son plein gré[iii].
Nous avons tenté ensemble l'impossible pour rétablir les transfuyants : ce fut un échec.
Lorsque tu es arrivé dans une des salles de contrôle — avec Gil — je venais de quitter Érik par la visio-direct.
Oui, les amis, Érik a tout essayé avec moi… sans réussite, afin de sauver les nôtres.
Il a lui aussi assisté — en larmes — à la disparition de Tomas.
La dernière joie de notre Archyeur, ce fut de voir les noms des victimes inscrites — dont celui de Tomas — au tableau des martyrs de la Cité, au grand funératorium.
Sako :
— Oh, si tout cela est vrai, c'est monstrueux.
Il doit y avoir quelques comptes à régler au sein du Haut Conseil de l'Austrel.
J'aurais été trompé ?
Comment les consortiums peuvent avoir ainsi des pouvoirs supérieurs à leur Archyeur ?
C'est inadmissible.
Je ne peux pas non plus tolérer que la Guilde s'immisce autant dans les décisions de l'Austrel.
Yeph :
— Aurais-tu enfin compris ?
Depuis toujours, mon cher Sako, la force d'une autorité se régule avec les intérêts économiques. Le mensonge est un droit, et probablement même un devoir d'État.
La force d'un tyran se construit autour de sa propagande. Le peuple ayant du pain et des jeux en suffisance obéira et travaillera donc, cherchant à tout moment son mur d'ombres où les vérités lui seront projetées[iv].
Emma :
— Assis devant l'écran, le peuple est toujours attentif à la voix de son maître.
Si l'autorité cautionne… la vérité se dévoile par l'approbation de la masse !
Demain, imaginons la propagande offrant des images annonçant que nous sommes allés sur la lune… et que l'Austrel nous informe peu après de l'incident : que Érik a glissé…
Tous solidaires, les sujets de sa majesté pleureront cet accident dramatique puis ils se réjouiront de l'exploit scientifique… Les moutons rêveront alors de la prochaine colonisation, qui sera projetée dans tous les esprits sans qu'une seule question soit posée sur le passage critique de la Ceinture de Van Allen.
Un drame s'efface naturellement devant une réjouissance… même si cette dernière s’avère au final, un leurre.
Gil :
— Nous serions donc perpétuellement manipulés ?
Yeph :
— Depuis semble-t-il, la nuit des temps.
Avant la naissance de la Cité et le Grand Jour, c'était un pouvoir construit autour de croyances divines.
Le peuple a tant besoin de se trouver un guide afin de vivre sans penser !
Des dieux et des dieux se sont succédés avec les autorités politiques se prétendant émissaires, garants, juges ou finalement représentants de ces tyrans invisibles, dont les aventures s'écrivaient dans des livres sacrés.
Seuls, les sages titrés pouvaient avoir accès à la connaissance et les croyants devaient écouter, de la voix des maîtres, les vérités sur le dieu du moment.
Il y a eu — selon mes recherches — de grands sacrificateurs, des monstres que l'on ne peut pas voir au risque de la folie comme Cthulhu[v]… j'ai retenu ce nom qui m'amuse toujours, avec les géants comme Thor ou plutôt Wotan, d'autres divinités à la tête animale… de toutes les sortes comme l'éléphant ou le loup… certaines à bras multiples, d'autres à doubles faces…
Il y a eu des créateurs du ciel et de la terre… Un père parfois miséricordieux.
J'en ai même découvert un autre — peut-être le même — au fils sacrifié pour notre salut… nous assurant son retour proche et qui n'est hélas pas encore effectif, depuis des millénaires…
Certains dieux sont mêmes fils d'extra-terrestres[vi] ou encore d'autres furent annoncés par des prophètes, touchés par la grâce des anges…
Et toujours des textes sacrés !
Ils sont si nombreux que j'en ai oublié les noms… comme celui de ce guerrier qui missionnait son peuple à chasser les infidèles et le conservait dans une ignorance crasse, en incitant à brûler les livres et à voiler les femmes !
Toujours la vérité vraie s'annonçait à tous, dans une obligation de quitter les "vieilles croyances" pour espérer un jour enfin le paradis, ou une meilleure incarnation.
Les religions sont un excellent principe de régulation des humains sur cette petite planète.
Toute guerre nouvelle devient juste et sacrée afin que les économistes s'enrichissent de cadavres et de ruines avec une prédisposition certaine pour le sang et les larmes !
La propagande des médias use alors de tous ses talents pour légitimer les combats : désigner les héros à honorer et les traîtres à châtier…
Emma :
— Les mêmes dangers subsistent encore aujourd'hui avec les intérêts de la Guilde.
Les dieux ont de nombreuses formes ; nous risquons toujours de perdre notre liberté à laisser d'autres penser à notre place[vii].
La Chalystime a réduit une très grande part de notre mémoire culturelle, et le Grand Jour était orchestré pour supprimer notre capacité au choix.
La greffe cellulaire était le dieu d'Érik… et les présidents des consortiums, les garants de la paix.
Gil :
— Alors, que faut-il proposer de nouveau… de meilleur, pour que le peuple enfin s'éveille ?
Je commence moi-même à ouvrir les yeux… à comprendre ce que Guy voulait m'expliquer !
Sako :
— Ton jumeau t'a lâché au moment le plus terrible de la guerre des Bases !
Gil :
— Non, Sako.
C'est moi qui ai choisi de te suivre.
Sako :
— La paix fut notre plus belle victoire !
Gil :
— À quel prix ?
Et pour quelles illusions ?
Que doit-on espérer de cette Concorde ?
Dis-moi, Yeph, as-tu une offre à proposer dans ta pluripossibilité afin que je puisse changer d'air ?
Sako :
— Comment ?
Tu ne vas pas me laisser ainsi…
Gil…
Tu as toutes les portes du pouvoir qui s'ouvrent à toi avec la mort d'Érik… et tu écoutes la voix de Yeph…
Tu perds la raison ?
Gil :
— Certainement…
Je retrouve le cœur !
Yeph :
— Oh oui mon cher Gil !
Je suis sensible à ta démarche.
Nous t'invitons au plaisir de retrouver Guy — car ton frère t'attend.
Alors tu sauras assurément restaurer un amour merveilleux dans cette grâce de la gémellité qui s'est brisée pour moi-même, avec la mort de Tomas.
Gil :
— Merci de tes encouragements et de l'absence de reproche ou de rancune.
Je te fais confiance.
Cependant, comment agir maintenant pour que le monde soit meilleur ?
Yeph :
— Simplement en œuvrant comme nous te le proposons : aimer pour le plaisir !
Emma :
— C'est notre force, notre plus puissante arme : l'amour.
Depuis que l'humain s'annonce en devenir, il y a eu au fil des millénaires quelques êtres éveillés qui ont aidé à élever certains bipèdes au rang d'hommes. Des sentiments nouveaux sont nés en eux. Des écrivains leur ont donné des noms sans que nous puissions réellement savoir si leur histoire est la leur ou une projection d'un idéal sur des êtres fictifs.
Ont-ils existé ?
Ces Horus, Siddhârta, Socrate, Jésus, Gandhi et autres François d'Assise… je ne sais ?
Cependant, les propos rapportés sont de belles histoires où l'amour triomphe sur la bêtise, afin d'édifier l'homme et l'inviter à assumer sa liberté !
Il y a des messages merveilleux nous invitant à œuvrer pour le meilleur des mondes possibles, en offrant le meilleur de nous-mêmes.
Yeph :
— Ainsi, le monde évolue.
Emma :
— Ces chevaliers de l'ombre nous permettent de voir, chaque jour, grandir l'espoir.
Oui, donner un peu d'amour a du sens.
Gil :
— Et ceux qui ne sont pas prêts ?
Ceux qui ne veulent pas ouvrir les yeux ?
Emma :
— Il faut être patient !
Attendre simplement…
Attendre quelques millénaires encore, s'il le faut… oser patienter encore et laisser les Archyeurs faire de leur mieux…
Pendant ce temps là, les individus hors normalités savent être un contre pouvoir de l'ombre, ne prenant la lumière que lors de situations critiques où le danger de la disparition de l'espèce s'annonce imminent.
Ils savent alors — si cela s'avère nécessaire — prendre les armes et surtout, transmettent depuis toujours à leurs pairs les idéaux qui les guident : les valeurs, libérées de toute morale !
Sako :
— Hum…
Oh, le Haut Conseil de l'Austrel me demande.
Cela doit être important.
Je vous laisse !
Viens vite me rejoindre, Gil…
[i] Merci à Yves de VERDILHAC, le célèbre Serge DALENS qui m'a initié… et qu'il soit abhorré pour son œuvre, dévorée par les adolescents passionnés par les aventures idéales contées dans les SIGNES de PISTE, littérature d'exception pour la jeunesse homophile sublimant leurs pulsions dans le scoutisme, sous les dessins délicieux de Pierre JOUBERT.
« Le Cycle du Prince Éric », avec « Le Bracelet de Vermeil », « La Tache de vin », « Le Prince Éric », « Éric le Magnifique » et « Ainsi Régna le Prince Éric »… s'achève par la « MORT d'ÉRIC »… le jour de ses 18 ans, toujours vierge bien entendu de toutes idées et actes impurs !
Éric devait mourir vite… et comme le disait (et l'écrivit) une des victimes des maîtres de cette littérature, Serge DALENS n'est pas Éric dans son œuvre… il est l'affreux comte TADECK… C'est bien lui qui a assassiné son Prince, pour qu'il reste à jamais l'image de la pureté pour les adolescents à éduquer dans l'esprit faussé de la Chevalerie.
Ah, ce besoin d'icônes pour éduquer la jeunesse !
« Yves de VERDILHAC m'a "tuer" »… auraient pu écrire de leur propre sang bien des jeunes épris de cette littérature ambiguë.
Le temps passe et les inscriptions s'effacent sur les tombes de ces éphèbes… qui aspiraient à l'amour sans frustrer le corps, sans oublier le cœur… en harmonie avec l'esprit !
[ii] Merci encore à François RABELAIS.
[iii] Merci à tous les candides…
[iv] Merci encore à PLATON pour son universelle apologie de la Caverne.
[v] Merci à Howard Phillips LOVECRAFT, écrivain qualifié autant de surdoué que de malade (par ceux qui ont peur de perdre une crédibilité fragile ?) Oui, LOVECRAFT est un dangereux obsédé de la connaissance, et peut-être un philosophe pas si fou… Il osa écrire sur les religions et les croyances en des dieux mauvais et méchants, que l’on veut présenter aux fidèles comme « bons ». Personne n’a été aussi loin que lui pour décrire l’horreur !
[vi] Merci à Claude VORILHON dit RAËL, cette personnalité à l’avenir légendaire assez intéressant à étudier. Il peut réussir si suffisamment d’adeptes plaident sa cause ! En effet son « demi frère Jésus » — puisque qu’ils sont nés de mères différentes mais engendrés du même père selon les dires — a eu il y a deux millénaires un vif succès qui dure encore…
Pour devenir un dieu, être fils de dieu soi-même, ça aide !
[vii] Merci au Léopard du PANTHÉON qui ne rugit plus beaucoup de nos jours, hélas !
Le Léopard du Panthéon, groupe de penseurs anarchistes éveillés semble-t-il, dès les années 1860, qui tentait de donner au peuple l’énergie, la volonté et l’audace de vivre libre… Après une suite de rois, de révolutions, de coups d’État, de présidents et d’empereurs… n’est-il pas temps ?
Le XIXème siècle est le siècle de tous les massacres, où le peuple s’inscrit vraiment dans la douloureuse vision des « Misérables » de Victor HUGO, même si Adolph THIERS, celui dont Georges CLEMENCEAU dira, « THIERS, le type même du bourgeois cruel et borné qui s’enfonce sans broncher dans le sang », revisitera l’histoire de France avec des certitudes d’une époque de progrès et d’unification autour de la patrie, qui sont toujours les grandes vérités enseignées !
En placardant comme savait le faire Jonathan SWIFT des incitations à se réveiller, le Léopard du Panthéon ne mentait pas avec ses propos certes lapidaires : « Ne votez pas, car voter c’est se soumettre, c’est désigner soi-même son maître ; c’est dire : je suis une bête incapable de me conduire »… Les bergers, si bons soient-ils en apparence, ont toujours mené leurs brebis à l’abattoir !
— Oui, le prince Érik est mort.
Un ridicule amas graisseux difforme baignant dans le sang et les viscères… Le maître de la Cité n'est plus !
Il a fini éparpillé !
En effet, après 467 étages de chute, c'est moche le résultat…
Sako :
— Impossible…
Impossible !
Érik ne se déplaçait plus par lui-même.
Son obésité le contraignait à n'user que de la téléportation.
Gil :
— Il y a encore eu des pannes de transfaxe, lors du dernier changement de cycle… cela a dû se produire alors. C'est un dramatique accident.
Il a dû se pencher un peu trop…
Yeph :
— Il avait lui aussi le vertige !
Je n'en crois pas un mot.
C'est plutôt une descente opportune ?
Sako :
— Oh, Yeph…
Là où tu passes, la discorde s'annonce !
Je suis responsable de la Concorde.
Érik lui-même m'avait nommé à ce poste et je tiens à respecter sa mémoire.
Tu dois vraiment te soigner.
Emma :
— Yeph ne nous rappelle pas autre chose que l'état des tensions entre le Haut Conseil de l'Austrel et leur Archyeur, qui annonça la mort d'Érik.
Tu étais aussi de l'aventure, Sako !
Gil :
— Que s'est-il donc passé ?
Dis-moi, Sako ?
En sais-tu davantage ?
Sako :
— Il est vrai que je suis très souvent convié au Grand Conseil.
Emma et Yeph sont dans le mensonge.
Il n'y avait pas de problématique particulière.
C'est absolument faux d'imaginer que l'Archyeur se soit suicidé à cause d'une légère dispute avec les premiers présidents…
Je ne puis pas le penser un seul instant.
Gil :
— Ah ! Comme Sako, je vous trouve terriblement médisants et blasphémateurs à l'encontre de la mémoire d'Érik.
Emma :
— Petits d’hommes, seriez-vous capables quelques instants de penser… ne serait-ce que d'une manière binaire ?
Je ne me propose même pas de vous éveiller à la pluripossibilité — surtout pas encore — cependant, j'aimerais vous élever au-delà de votre construction monolithique.
Pourriez-vous donc prendre en considération le fait que pour la première fois de son règne, Érik a osé tenir tête aux économistes qui nous gouvernent ?
Yeph :
— L'Archyeur s'est opposé à la volonté de Frado et s'est alors mis à dos toute la Guilde et les présidents des consortiums.
Gil :
— Peut-être, mais c'est bien lui qui a l’autorité sur l'Austrel…
Sako :
— Absolument. L'Archyeur est élu pour gouverner la Cité et je veille à la concorde avec les Bases.
Emma :
— Cette autorité partagée n'est que relative.
Érik devait depuis toujours jouer entre le compromis et la concession, tant avec la Guilde que vis-à-vis des consortiums.
L'argent est le maître du pouvoir.
Pour légiférer, il faut savoir continuellement se plier aux exigences de ceux qui règnent réellement sur le monde : les financiers, les banquiers.
Combien sont morts en pensant donner leur vie pour la Cité… alors qu'ils enrichissaient les actionnaires des fabriques d'armes, des laboratoires médicaux et des entreprises du bâtiment ?
Sako :
— Non.
Érik était intègre.
Yeph :
— Il savait que régner est un crime.
Il en souffrait considérablement. Le pouvoir face à la corruption lui procurait beaucoup de souffrances.
Et cela se voyait dans la guerre totale entre la raison, le cœur et le corps qui criait…
Gil :
— Que veux-tu dire par là ?
Emma :
— Combien connais-tu de personnages obèses à ce point dans la Cité ou sur les Bases ?
Sako :
— Comment ?
Érik serait devenu gros à cause…
Non, sa difformité s'explique en raison d'une faille exceptionnelle dans la gestion de la greffe seconde par son cortex. C'est relativement banal chez la plupart d'entre nous… il est courant que nous puissions prendre quelques kilos.
Moi-même, je suis suivi par nos médecins experts, pour conjurer cela depuis quelques cycles…
Emma :
— Des signes précurseurs de ta propre dysharmonie ?
Tu ne peux pas comprendre que l'Archyeur était dans une problématique binaire, puisque tu le vis pleinement : Érik était rongé par la honte devant ce qui serait vrai d'appeler un décalage flagrant entre le désir refoulé, frustré ou trahi, et le vécu finalement médiocre et banal.
Malgré son poste si important d'Archyeur, il n'avait qu'un pouvoir d'opérette !
Il devait montrer au peuple sa force et se coucher comme un bon chien à chaque caprice des vrais décideurs. Accepter cette schizophrénie permanente, aussi durablement, relève de l’exploit !
Gil :
— Oh, vous voulez nous persuader que l'obésité d'Érik était comme une compensation, un rejet de sa honte sur le corps ?
Yeph :
— Cher Gil, j'ai connu Érik enfant.
Nous étions très proches. C'était un ami formidable.
Il était beau, sensible, avec un rayonnement certain.
Un être lumineux, en quête de pureté.
Son idéal se voulait angélique et il était porté par un grand nombre comme modèle à suivre, dirigé avec art par un système politico-religieux bien orchestré.
Adolescent, les pulsions devenaient plus fortes, parfois, que la raison… et sa croyance en un cœur tout puissant capable de sublimer le corps avec l'aide de l'esprit, se révélait être un échec.
Il a tenté de défier son corps…
Hélas pour lui, pour nous…
L'éphèbe avait un corps de lumière, presque un ange… avec un sexe !
Alors ce fut la guerre avec lui-même, et nous l'avons perdu. Elle se situe à cette époque… la mort d'Érik.
Oui, c'est lorsque le monde des adultes porteurs de morale a préféré sacrifier, dans sa virginité, un adolescent merveilleux pour nous conditionner à la raison d'État[i].
J'ai perdu Érik alors — en tant qu'ami — et il m'a combattu depuis, au nom du bien, tout en me jalousant souvent… J'étais le mal incarné, puisque libre d'aimer sans morale.
J'ai préféré les valeurs qui me construisent… aux interdits qui massacrent !
Emma :
— Je me souviens.
Oui : Érik le magnifique !
Il s'est castré psychologiquement, puis affectivement, et enfin physiquement…
Il a rejoint sagement le Plark du Mont Rouge pendant bien des années, instruisant ses frères… dans cette prison dorée.
Un jour l'Austrel l'a demandé pour préparer la Chalystime.
Yeph :
— Notre bel Érik est devenu alors l'eunuque de la Cité. Il a souhaité n'offrir que sa part angélique, à nous qui désirions cependant la totalité de son être.
Depuis, les guerres incessantes entre son esprit, son cœur et son corps l'ont rendu difforme… lui qui aurait pu garder sa beauté pour notre plus grand plaisir.
Le pouvoir, Érik l'a pris — l'a reçu, même — en pensant agir pour notre bien à tous.
Il a tout tenté afin de nous permettre de devenir des anges. Il espérait sûrement nous éviter de souffrir comme lui d’un corps rendu détestable.
C'est pour cela que j'aime la quête désespérante de feu notre Archyeur.
J'ai aimé Érik.
Je lui en veux toujours de ne pas avoir compris que notre corps sexué se révèle comme une chance dans la construction humaine.
Emma :
— Érik avait un potentiel hors normalités extraordinaire. Il en souffrait beaucoup car son éducation était terriblement construite sur un principe binaire de bien et de mal qui régirait l'univers, duquel il n'a pas su — ou pas voulu — s'extraire.
Le projet autour des greffes a été la panacée des laboratoires et des fabricants d'armes en quête de nouveaux pouvoirs. Eux seuls sont coupables d'avoir fait espérer à Érik le miracle absurde : que par une greffe cellulaire, nous serions angéliques, en paix avec nous-mêmes.
Il y croyait vraiment en ce corps géré par un esprit pur de toutes pensées dites, selon leur propre terme, primaires !
Gil :
— C'est ahurissant.
Érik était vraiment un grand monsieur…
Alors selon vos dires, il aurait été manipulé ?
Sako :
— Impossible d'imaginer cela !
Emma :
— Sako, il y a toujours plusieurs versions de l'histoire.
En voici une…
Celle d'un amour d'enfance !
Elle ne sera jamais l'officielle, mais nous avions besoin de la raconter.
Sako :
— Érik…
Il était l'Archyeur !
Yeph :
— Oui.
Ainsi régna le prince Érik.
Il lui sera rendu un grand hommage dans la Cité et même sur les Bases !
Cependant, les médias — la propagande d'état — ne révélera pas au peuple notre histoire, et surtout ne parlera pas des petites mains payées par les actionnaires des consortiums… celles qui ont aidé notre brave Érik à réaliser le grand saut !
Gil :
— Ah, donc Érik ne s'est pas suicidé !
Sako :
— Il aurait été assassiné ?
Emma :
— C'est ce que nous tentons de vous expliquer : Érik a signé son arrêt de mort, en se présentant comme un obstacle vis-à-vis des membres de la Guilde.
Il a refusé de cautionner la poursuite du programme qui pourrait être nommé "Extalyne".
Sako :
— Faux.
C'est faux.
Des propos complètement mensongers.
Emma, tu nous entraînes dans les contes de Yeph avec art. Je puis heureusement — par ma présence lors de nombreux conseils — révéler la vérité.
Érik était un grand partisan du bien-être.
Il cautionnait pleinement les recherches réalisées au sanatorium de la Base de l'Égrêt.
Yeph lui-même le sait, puisque c'est Arno qui en est le professeur principal.
C'est Érik encore — avec mon aide — qui a réalisé le premier lancement d'un vaisseau d'Extalyne.
Hélas, il fut perdu en raison d'un Offryde impossible.
Érik, lui-même — j'étais là — a demandé alors au Haut Conseil de punir les responsables de cet accident dramatique… et de relancer au plus vite les travaux.
Il voulait sincèrement permettre la poursuite avec succès du projet : assurer la guérison des derniers handicapés de la Cité, et même soigner ceux des Bases, fragilisés par le retrait de la greffe seconde.
Gil :
— Merci Sako pour ces précisions.
Je comprends mieux le courage d'Érik !
Vous êtes des monstres à tenter encore de nous tromper ainsi.
Yeph :
— Ah, Ah, Ah…
Mon cher Gil, Emma dit cependant vrai… et le petit Sako aussi !
Emma :
— Eh oui !
La substantifique moelle est à rechercher sans cesse[ii]…
Sako :
— Vous êtes vraiment des malades !
Yeph :
— Cette réponse générique te sera toujours d'une grande aide, mon gros !
Cela te permet de ne pas sortir du principe binaire dans lequel tu te complais, comme Érik et ses prédécesseurs.
C'est ta force, cher Sako, afin de te figer dans un monde de certitudes où la pluripossibilité n'a pas sa place.
Tu seras le digne successeur d'Érik.
Emma :
— Ô Sako…
Si Érik était honnête avec son projet "Extalyne", Frado et ses acolytes de la Guilde en ont réalisé un tout autre à son insu… avec la bénédiction des présidents des consortiums.
Gil :
— Vous voulez dire que…
Yeph :
— Hélas, oui.
Érik a compris trop tard que les économistes avaient négocié un accord pour que soit programmée la rupture des contacts monocellulaires.
Cela a empêché l'Offryde du premier vaisseau d'Extalyne en partance pour le sanatorium de la Base de l'Égrêt.
Sako :
— Vous pensez que si l'Offryde a échoué…
Oh ?
Que c'était voulu ?
Non !
Yeph :
— Hélas, encore hélas…
Érik a été dupé.
Cela s'est vraiment passé contre son gré ou même, pour nous moquer des béats : à l'insu de son plein gré[iii].
Nous avons tenté ensemble l'impossible pour rétablir les transfuyants : ce fut un échec.
Lorsque tu es arrivé dans une des salles de contrôle — avec Gil — je venais de quitter Érik par la visio-direct.
Oui, les amis, Érik a tout essayé avec moi… sans réussite, afin de sauver les nôtres.
Il a lui aussi assisté — en larmes — à la disparition de Tomas.
La dernière joie de notre Archyeur, ce fut de voir les noms des victimes inscrites — dont celui de Tomas — au tableau des martyrs de la Cité, au grand funératorium.
Sako :
— Oh, si tout cela est vrai, c'est monstrueux.
Il doit y avoir quelques comptes à régler au sein du Haut Conseil de l'Austrel.
J'aurais été trompé ?
Comment les consortiums peuvent avoir ainsi des pouvoirs supérieurs à leur Archyeur ?
C'est inadmissible.
Je ne peux pas non plus tolérer que la Guilde s'immisce autant dans les décisions de l'Austrel.
Yeph :
— Aurais-tu enfin compris ?
Depuis toujours, mon cher Sako, la force d'une autorité se régule avec les intérêts économiques. Le mensonge est un droit, et probablement même un devoir d'État.
La force d'un tyran se construit autour de sa propagande. Le peuple ayant du pain et des jeux en suffisance obéira et travaillera donc, cherchant à tout moment son mur d'ombres où les vérités lui seront projetées[iv].
Emma :
— Assis devant l'écran, le peuple est toujours attentif à la voix de son maître.
Si l'autorité cautionne… la vérité se dévoile par l'approbation de la masse !
Demain, imaginons la propagande offrant des images annonçant que nous sommes allés sur la lune… et que l'Austrel nous informe peu après de l'incident : que Érik a glissé…
Tous solidaires, les sujets de sa majesté pleureront cet accident dramatique puis ils se réjouiront de l'exploit scientifique… Les moutons rêveront alors de la prochaine colonisation, qui sera projetée dans tous les esprits sans qu'une seule question soit posée sur le passage critique de la Ceinture de Van Allen.
Un drame s'efface naturellement devant une réjouissance… même si cette dernière s’avère au final, un leurre.
Gil :
— Nous serions donc perpétuellement manipulés ?
Yeph :
— Depuis semble-t-il, la nuit des temps.
Avant la naissance de la Cité et le Grand Jour, c'était un pouvoir construit autour de croyances divines.
Le peuple a tant besoin de se trouver un guide afin de vivre sans penser !
Des dieux et des dieux se sont succédés avec les autorités politiques se prétendant émissaires, garants, juges ou finalement représentants de ces tyrans invisibles, dont les aventures s'écrivaient dans des livres sacrés.
Seuls, les sages titrés pouvaient avoir accès à la connaissance et les croyants devaient écouter, de la voix des maîtres, les vérités sur le dieu du moment.
Il y a eu — selon mes recherches — de grands sacrificateurs, des monstres que l'on ne peut pas voir au risque de la folie comme Cthulhu[v]… j'ai retenu ce nom qui m'amuse toujours, avec les géants comme Thor ou plutôt Wotan, d'autres divinités à la tête animale… de toutes les sortes comme l'éléphant ou le loup… certaines à bras multiples, d'autres à doubles faces…
Il y a eu des créateurs du ciel et de la terre… Un père parfois miséricordieux.
J'en ai même découvert un autre — peut-être le même — au fils sacrifié pour notre salut… nous assurant son retour proche et qui n'est hélas pas encore effectif, depuis des millénaires…
Certains dieux sont mêmes fils d'extra-terrestres[vi] ou encore d'autres furent annoncés par des prophètes, touchés par la grâce des anges…
Et toujours des textes sacrés !
Ils sont si nombreux que j'en ai oublié les noms… comme celui de ce guerrier qui missionnait son peuple à chasser les infidèles et le conservait dans une ignorance crasse, en incitant à brûler les livres et à voiler les femmes !
Toujours la vérité vraie s'annonçait à tous, dans une obligation de quitter les "vieilles croyances" pour espérer un jour enfin le paradis, ou une meilleure incarnation.
Les religions sont un excellent principe de régulation des humains sur cette petite planète.
Toute guerre nouvelle devient juste et sacrée afin que les économistes s'enrichissent de cadavres et de ruines avec une prédisposition certaine pour le sang et les larmes !
La propagande des médias use alors de tous ses talents pour légitimer les combats : désigner les héros à honorer et les traîtres à châtier…
Emma :
— Les mêmes dangers subsistent encore aujourd'hui avec les intérêts de la Guilde.
Les dieux ont de nombreuses formes ; nous risquons toujours de perdre notre liberté à laisser d'autres penser à notre place[vii].
La Chalystime a réduit une très grande part de notre mémoire culturelle, et le Grand Jour était orchestré pour supprimer notre capacité au choix.
La greffe cellulaire était le dieu d'Érik… et les présidents des consortiums, les garants de la paix.
Gil :
— Alors, que faut-il proposer de nouveau… de meilleur, pour que le peuple enfin s'éveille ?
Je commence moi-même à ouvrir les yeux… à comprendre ce que Guy voulait m'expliquer !
Sako :
— Ton jumeau t'a lâché au moment le plus terrible de la guerre des Bases !
Gil :
— Non, Sako.
C'est moi qui ai choisi de te suivre.
Sako :
— La paix fut notre plus belle victoire !
Gil :
— À quel prix ?
Et pour quelles illusions ?
Que doit-on espérer de cette Concorde ?
Dis-moi, Yeph, as-tu une offre à proposer dans ta pluripossibilité afin que je puisse changer d'air ?
Sako :
— Comment ?
Tu ne vas pas me laisser ainsi…
Gil…
Tu as toutes les portes du pouvoir qui s'ouvrent à toi avec la mort d'Érik… et tu écoutes la voix de Yeph…
Tu perds la raison ?
Gil :
— Certainement…
Je retrouve le cœur !
Yeph :
— Oh oui mon cher Gil !
Je suis sensible à ta démarche.
Nous t'invitons au plaisir de retrouver Guy — car ton frère t'attend.
Alors tu sauras assurément restaurer un amour merveilleux dans cette grâce de la gémellité qui s'est brisée pour moi-même, avec la mort de Tomas.
Gil :
— Merci de tes encouragements et de l'absence de reproche ou de rancune.
Je te fais confiance.
Cependant, comment agir maintenant pour que le monde soit meilleur ?
Yeph :
— Simplement en œuvrant comme nous te le proposons : aimer pour le plaisir !
Emma :
— C'est notre force, notre plus puissante arme : l'amour.
Depuis que l'humain s'annonce en devenir, il y a eu au fil des millénaires quelques êtres éveillés qui ont aidé à élever certains bipèdes au rang d'hommes. Des sentiments nouveaux sont nés en eux. Des écrivains leur ont donné des noms sans que nous puissions réellement savoir si leur histoire est la leur ou une projection d'un idéal sur des êtres fictifs.
Ont-ils existé ?
Ces Horus, Siddhârta, Socrate, Jésus, Gandhi et autres François d'Assise… je ne sais ?
Cependant, les propos rapportés sont de belles histoires où l'amour triomphe sur la bêtise, afin d'édifier l'homme et l'inviter à assumer sa liberté !
Il y a des messages merveilleux nous invitant à œuvrer pour le meilleur des mondes possibles, en offrant le meilleur de nous-mêmes.
Yeph :
— Ainsi, le monde évolue.
Emma :
— Ces chevaliers de l'ombre nous permettent de voir, chaque jour, grandir l'espoir.
Oui, donner un peu d'amour a du sens.
Gil :
— Et ceux qui ne sont pas prêts ?
Ceux qui ne veulent pas ouvrir les yeux ?
Emma :
— Il faut être patient !
Attendre simplement…
Attendre quelques millénaires encore, s'il le faut… oser patienter encore et laisser les Archyeurs faire de leur mieux…
Pendant ce temps là, les individus hors normalités savent être un contre pouvoir de l'ombre, ne prenant la lumière que lors de situations critiques où le danger de la disparition de l'espèce s'annonce imminent.
Ils savent alors — si cela s'avère nécessaire — prendre les armes et surtout, transmettent depuis toujours à leurs pairs les idéaux qui les guident : les valeurs, libérées de toute morale !
Sako :
— Hum…
Oh, le Haut Conseil de l'Austrel me demande.
Cela doit être important.
Je vous laisse !
Viens vite me rejoindre, Gil…
[i] Merci à Yves de VERDILHAC, le célèbre Serge DALENS qui m'a initié… et qu'il soit abhorré pour son œuvre, dévorée par les adolescents passionnés par les aventures idéales contées dans les SIGNES de PISTE, littérature d'exception pour la jeunesse homophile sublimant leurs pulsions dans le scoutisme, sous les dessins délicieux de Pierre JOUBERT.
« Le Cycle du Prince Éric », avec « Le Bracelet de Vermeil », « La Tache de vin », « Le Prince Éric », « Éric le Magnifique » et « Ainsi Régna le Prince Éric »… s'achève par la « MORT d'ÉRIC »… le jour de ses 18 ans, toujours vierge bien entendu de toutes idées et actes impurs !
Éric devait mourir vite… et comme le disait (et l'écrivit) une des victimes des maîtres de cette littérature, Serge DALENS n'est pas Éric dans son œuvre… il est l'affreux comte TADECK… C'est bien lui qui a assassiné son Prince, pour qu'il reste à jamais l'image de la pureté pour les adolescents à éduquer dans l'esprit faussé de la Chevalerie.
Ah, ce besoin d'icônes pour éduquer la jeunesse !
« Yves de VERDILHAC m'a "tuer" »… auraient pu écrire de leur propre sang bien des jeunes épris de cette littérature ambiguë.
Le temps passe et les inscriptions s'effacent sur les tombes de ces éphèbes… qui aspiraient à l'amour sans frustrer le corps, sans oublier le cœur… en harmonie avec l'esprit !
[ii] Merci encore à François RABELAIS.
[iii] Merci à tous les candides…
[iv] Merci encore à PLATON pour son universelle apologie de la Caverne.
[v] Merci à Howard Phillips LOVECRAFT, écrivain qualifié autant de surdoué que de malade (par ceux qui ont peur de perdre une crédibilité fragile ?) Oui, LOVECRAFT est un dangereux obsédé de la connaissance, et peut-être un philosophe pas si fou… Il osa écrire sur les religions et les croyances en des dieux mauvais et méchants, que l’on veut présenter aux fidèles comme « bons ». Personne n’a été aussi loin que lui pour décrire l’horreur !
[vi] Merci à Claude VORILHON dit RAËL, cette personnalité à l’avenir légendaire assez intéressant à étudier. Il peut réussir si suffisamment d’adeptes plaident sa cause ! En effet son « demi frère Jésus » — puisque qu’ils sont nés de mères différentes mais engendrés du même père selon les dires — a eu il y a deux millénaires un vif succès qui dure encore…
Pour devenir un dieu, être fils de dieu soi-même, ça aide !
[vii] Merci au Léopard du PANTHÉON qui ne rugit plus beaucoup de nos jours, hélas !
Le Léopard du Panthéon, groupe de penseurs anarchistes éveillés semble-t-il, dès les années 1860, qui tentait de donner au peuple l’énergie, la volonté et l’audace de vivre libre… Après une suite de rois, de révolutions, de coups d’État, de présidents et d’empereurs… n’est-il pas temps ?
Le XIXème siècle est le siècle de tous les massacres, où le peuple s’inscrit vraiment dans la douloureuse vision des « Misérables » de Victor HUGO, même si Adolph THIERS, celui dont Georges CLEMENCEAU dira, « THIERS, le type même du bourgeois cruel et borné qui s’enfonce sans broncher dans le sang », revisitera l’histoire de France avec des certitudes d’une époque de progrès et d’unification autour de la patrie, qui sont toujours les grandes vérités enseignées !
En placardant comme savait le faire Jonathan SWIFT des incitations à se réveiller, le Léopard du Panthéon ne mentait pas avec ses propos certes lapidaires : « Ne votez pas, car voter c’est se soumettre, c’est désigner soi-même son maître ; c’est dire : je suis une bête incapable de me conduire »… Les bergers, si bons soient-ils en apparence, ont toujours mené leurs brebis à l’abattoir !
[Sako se téléporte.]
Yeph :
— Voilà un nouveau cycle qui s'annonce.
Gil :
— Pardon ?
Yeph :
— Nous avons un nouvel Archyeur.
Plaise à Sako de nettoyer un peu son Haut Conseil et de nous laisser sans trop de vaines luttes, reprendre nos actions guidées par notre cœur.
Sako sait mieux que nous tous combien le pouvoir s'acquiert au prix de larmes, de sang, de trahisons et de concessions !
Il a bien mérité sa place.
Gil :
— Tu veux dire qu'il va être élu pour succéder à Érik ?
Emma :
— Bien entendu !
Qui d'autre saurait mieux que lui gouverner la Cité ?
Il a voté le Grand Jour, il a vendu Yeph aux juges de la Guilde… Il a fait exécuter Phil, son mentor en l'accusant de trahison… il fut vainqueur de quelques batailles du côté de la Cité, et de certaines avec les Bases, sans oublier la maladresse qui a coûté la vie à Ghils… et il se trouve actuellement le chef de la Concorde.
C'est un homme aguerri aux sciences du pouvoir.
Maintenant qu'il sait le Haut Conseil totalement corrompu, il va tenter de l'assainir un peu et il cherchera à régner avec le moins possible de concessions et de compromis.
Nous le verrons grossir à vue d'œil, probablement !
Gil :
— Et moi…
Et nous ?
Yeph :
— Souhaites-tu le retrouver ?
Gil :
— Oh non…
Yeph :
— Eh bien, si tu le désires, nous sommes enchantés de t'accueillir au sein de notre principe anarchique.
Nous sommes un "non pouvoir" au milieu des systèmes.
Nous sommes dans le monde, sans être du monde…
Nous n'avons pas de lois démultipliées, pas de chefs et de sous-chefs assoiffés aux aguets de la moindre place libre… pas de buts collectifs qui sourcent des guerres et des exclusions !
Nous nous reconnaissons lorsque deux ou trois se réunissent pour prendre des forces… avant de repartir à l'aventure.
Ce qui nous dirige, c'est l'audace, la volonté, le courage et la soif d'apprendre pour œuvrer à la beauté éphémère… par la création.
Ce qui nous fortifie : le plaisir !
Il faut donc tenir bon, afin de ne pas céder à l'aquoibonisme ou à la tentation de nous imposer. Il est important de garder notre raison de vivre dans ces Zones Autonomes Temporaires que l'on trouve dans toutes les Bases, en des espaces craints comme impropres par les autorités régulatrices, et même en certains endroits de la Cité.
Nous aimons œuvrer pour accueillir les êtres s'éveillant à la pluripossibilité. Alors, chaque jour, des individus libérés se conduisent en humains. Les autres sont les abeilles qui permettent à la ruche de fonctionner pleinement.
Emma :
— Nous pouvons donc même être dans la Cité, sans être de la Cité !
Yeph :
— L'Archyeur est mort… vive l'Archyeur…
Merci d'exister chers amis.
À bientôt…
Ivan m’attend…
La lutte continue pour nous, tous ensemble dans cette quête merveilleuse qu'est l'Amour Humain.
— Voilà un nouveau cycle qui s'annonce.
Gil :
— Pardon ?
Yeph :
— Nous avons un nouvel Archyeur.
Plaise à Sako de nettoyer un peu son Haut Conseil et de nous laisser sans trop de vaines luttes, reprendre nos actions guidées par notre cœur.
Sako sait mieux que nous tous combien le pouvoir s'acquiert au prix de larmes, de sang, de trahisons et de concessions !
Il a bien mérité sa place.
Gil :
— Tu veux dire qu'il va être élu pour succéder à Érik ?
Emma :
— Bien entendu !
Qui d'autre saurait mieux que lui gouverner la Cité ?
Il a voté le Grand Jour, il a vendu Yeph aux juges de la Guilde… Il a fait exécuter Phil, son mentor en l'accusant de trahison… il fut vainqueur de quelques batailles du côté de la Cité, et de certaines avec les Bases, sans oublier la maladresse qui a coûté la vie à Ghils… et il se trouve actuellement le chef de la Concorde.
C'est un homme aguerri aux sciences du pouvoir.
Maintenant qu'il sait le Haut Conseil totalement corrompu, il va tenter de l'assainir un peu et il cherchera à régner avec le moins possible de concessions et de compromis.
Nous le verrons grossir à vue d'œil, probablement !
Gil :
— Et moi…
Et nous ?
Yeph :
— Souhaites-tu le retrouver ?
Gil :
— Oh non…
Yeph :
— Eh bien, si tu le désires, nous sommes enchantés de t'accueillir au sein de notre principe anarchique.
Nous sommes un "non pouvoir" au milieu des systèmes.
Nous sommes dans le monde, sans être du monde…
Nous n'avons pas de lois démultipliées, pas de chefs et de sous-chefs assoiffés aux aguets de la moindre place libre… pas de buts collectifs qui sourcent des guerres et des exclusions !
Nous nous reconnaissons lorsque deux ou trois se réunissent pour prendre des forces… avant de repartir à l'aventure.
Ce qui nous dirige, c'est l'audace, la volonté, le courage et la soif d'apprendre pour œuvrer à la beauté éphémère… par la création.
Ce qui nous fortifie : le plaisir !
Il faut donc tenir bon, afin de ne pas céder à l'aquoibonisme ou à la tentation de nous imposer. Il est important de garder notre raison de vivre dans ces Zones Autonomes Temporaires que l'on trouve dans toutes les Bases, en des espaces craints comme impropres par les autorités régulatrices, et même en certains endroits de la Cité.
Nous aimons œuvrer pour accueillir les êtres s'éveillant à la pluripossibilité. Alors, chaque jour, des individus libérés se conduisent en humains. Les autres sont les abeilles qui permettent à la ruche de fonctionner pleinement.
Emma :
— Nous pouvons donc même être dans la Cité, sans être de la Cité !
Yeph :
— L'Archyeur est mort… vive l'Archyeur…
Merci d'exister chers amis.
À bientôt…
Ivan m’attend…
La lutte continue pour nous, tous ensemble dans cette quête merveilleuse qu'est l'Amour Humain.
Yves Philippe de Francqueville pirate des mots et philanalyste en herbe, présente le quatrième et dernier tome du Cycle de l'Austrel : la Mort de l'Archyeur.
Neuvième partie.
L'usage partiel de cette œuvre, pour créer la polémique, serait une bassesse journalistique de plus que l'auteur réfute, bien entendu.
Tous droits réservés ©.
Neuvième partie.
L'usage partiel de cette œuvre, pour créer la polémique, serait une bassesse journalistique de plus que l'auteur réfute, bien entendu.
Tous droits réservés ©.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville
|