®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
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Du silence au mensonge
Chapitre XII
Le combat n'est pas loyal…
Pourquoi sont-ils si nombreux ?
Mon épée n'arrête pas de se casser.
Toujours je dois en prendre une nouvelle…
J'ai encore failli tomber de cheval.
Mais pourquoi faites-vous sonner
les cloches si fort ??
Lâchez-moi, laissez…
je vais les rattraper.
Retournez-vous,
laissez-moi voir votre visage !
Pourquoi ces cloches ??
Qu'il fait chaud !
Lâchez-moi…
je vais tomber.
Pourquoi sont-ils si nombreux ?
Mon épée n'arrête pas de se casser.
Toujours je dois en prendre une nouvelle…
J'ai encore failli tomber de cheval.
Mais pourquoi faites-vous sonner
les cloches si fort ??
Lâchez-moi, laissez…
je vais les rattraper.
Retournez-vous,
laissez-moi voir votre visage !
Pourquoi ces cloches ??
Qu'il fait chaud !
Lâchez-moi…
je vais tomber.
Je me réveille, trempé par la sueur, nu, dans mon duvet.
C'est Louis qui me secoue.
Il est à côté de moi.
Tu n'arrêtais pas de bouger, de râler.
C'était incompréhensible.
Tu as l'air complètement K.O.
C'est fou !
Personne n'est venu me réveiller…
Je regarde ma main gauche, sans penser au geste…
La vue des cloques et la douleur vive qui les accompagne m'ouvre quelques vagues souvenirs… je n'ai pas rêvé… ou… ou ?
Il me fait pitié ce petit homme.
Son visage est sympathique. Il exprime la tristesse et une soumission complète.
Ses yeux fixent la plaquette de médicaments qui repose à côté de mes vêtements.
Il la ramasse et la regarde.
Mais c'est du sirop surtout.
C'est très agréable.
Je le bois à la bouteille, et après je dors.
Tu veux une Camel ?
Tu devrais fumer moins…
D'un geste machinal il allume une cigarette, et remet la mèche qui lui tombe devant les yeux.
Ils se sont disputés très violemment. Ils allaient même se frapper tous les deux, si Jean-Marc n'était pas intervenu.
C'était à cause de toi !
Ils sont prêts à tout pour que tu deviennes un vrai chevalier… un chevalier… pas comme nous, les simples pages, car nous ne serons jamais dignes d’être adoubés !
Moi je veux bien rester à vie ton écuyer, si tu m’acceptes.
Yannick m’a dit ton courage et ce que tu as fait pour lui.
Yvon ne veut pas que Doudou s’occupe de toi. Il dit qu’il n’est pas assez à la hauteur, et il veut te garder ici !
Alors qu'il se confiait et me contait les histoires de la commanderie, je profitais de la discussion pour m'habiller. Je le vois soudainement frémir, devenir tout blanc : il venait de remarquer les longues traînées rouges qui me dessinaient le dos.
Attends la suite et tu saisiras le problème !
C'est Louis qui me secoue.
Il est à côté de moi.
- — Cela fait un bon quart d'heure que j'essaie de te réveiller !
Tu n'arrêtais pas de bouger, de râler.
C'était incompréhensible.
Tu as l'air complètement K.O.
- — Quelle heure est-il ?
C'est fou !
Personne n'est venu me réveiller…
- — C'était interdit.
- — Hier ??
- — La nuit…
Je regarde ma main gauche, sans penser au geste…
La vue des cloques et la douleur vive qui les accompagne m'ouvre quelques vagues souvenirs… je n'ai pas rêvé… ou… ou ?
- — Ah oui !
- — Oh… montre ta main ?
- — Non.
Il me fait pitié ce petit homme.
Son visage est sympathique. Il exprime la tristesse et une soumission complète.
Ses yeux fixent la plaquette de médicaments qui repose à côté de mes vêtements.
Il la ramasse et la regarde.
- — Il t'en a donné aussi…
Mais c'est du sirop surtout.
C'est très agréable.
Je le bois à la bouteille, et après je dors.
Tu veux une Camel ?
- — Non merci.
Tu devrais fumer moins…
- — Tu sais, c'est la seule chose que j'ai le droit de faire… et puis, au point où j'en suis…
D'un geste machinal il allume une cigarette, et remet la mèche qui lui tombe devant les yeux.
- — Ce qui s'est passé hier devait être important…
- — Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- — Non ! Je te jure.
Ils se sont disputés très violemment. Ils allaient même se frapper tous les deux, si Jean-Marc n'était pas intervenu.
C'était à cause de toi !
- — De moi ?
- — Oui !
Ils sont prêts à tout pour que tu deviennes un vrai chevalier… un chevalier… pas comme nous, les simples pages, car nous ne serons jamais dignes d’être adoubés !
Moi je veux bien rester à vie ton écuyer, si tu m’acceptes.
Yannick m’a dit ton courage et ce que tu as fait pour lui.
Yvon ne veut pas que Doudou s’occupe de toi. Il dit qu’il n’est pas assez à la hauteur, et il veut te garder ici !
Alors qu'il se confiait et me contait les histoires de la commanderie, je profitais de la discussion pour m'habiller. Je le vois soudainement frémir, devenir tout blanc : il venait de remarquer les longues traînées rouges qui me dessinaient le dos.
- — Ce n'est rien, dis-je… ne t'affole pas pour ça !
- — Oh, je sais… je connais !
- — Tu disais encore à propos d'Yvon ?
- — Ah oui, tu es vraiment le centre de leurs disputes : ils veulent donc tous t'avoir comme parrain.
Attends la suite et tu saisiras le problème !
- — Le repas est pour bientôt ?
- — À une heure.
J'ai un peu de temps devant moi.
Si Louis est là,
c'est qu'il souhaite discuter.
Je me sens si faible
et si fort.
Je veux comprendre…
Tout se mélange
dans ma tête.
Je tente de profiter
de l'occasion
pour le connaître davantage.
Si Louis est là,
c'est qu'il souhaite discuter.
Je me sens si faible
et si fort.
Je veux comprendre…
Tout se mélange
dans ma tête.
Je tente de profiter
de l'occasion
pour le connaître davantage.
- — Qu'est-ce que tu fais ici, dans cette Commanderie ?
Ne trouves-tu pas l'atmosphère étrange ?
- — Et toi ?
- — Toi d'abord, s'il-te-plaît.
- — Tu sais, c'est pas génial : je suis de la D.D.A.S.S. et comme je n'étais pas trop sage dans mes familles d’accueil, je suis entré dans un foyer. J’étais le plus petit, le moins costaud et je me faisais souvent tabasser. Les grands profitaient aussi beaucoup de moi. Yvon est venu. Il m'a vu… il s'est intéressé à moi. Il est devenu mon tuteur et maintenant je passe la plupart de mon temps ici… sans ça je suis pensionnaire en lycée technique en cinquième, quand je ne suis pas malade…
- — Tu préfères être ici ?
- — C'est différent.
J'ai quand même des libertés…
* * *
Nous entendons Yvon arriver.
Il discute bruyamment avec Jean-Claude.
Louis reprend aussitôt son attitude d'enfant soumis, se réfugiant à l'autre bout de la pièce.
J'achève de m'habiller lorsqu'ils entrent dans la maisonnette.
Yvon s'assoit sur le lit à côté de moi et Jean-Claude sur un fauteuil en face de nous.
Sans me lâcher la main, Yvon me regarde droit dans les yeux :
Ce que tu as enduré a fatigué ton organisme.
Il te faut te reposer quelques jours.
C’était le contrat décidé avec les parents.
J'ai du travail qui m'attend à la maison… des projets avec mes amis !
Il discute bruyamment avec Jean-Claude.
Louis reprend aussitôt son attitude d'enfant soumis, se réfugiant à l'autre bout de la pièce.
J'achève de m'habiller lorsqu'ils entrent dans la maisonnette.
- — Toi, dehors ! ordonne Yvon, en montrant Louis du doigt.
- — Non, il venait d'arriver.
- — Tu as bien dormi ?
- — Comment va ta main ? s'inquiète Jean-Claude presque paternellement.
Yvon s'assoit sur le lit à côté de moi et Jean-Claude sur un fauteuil en face de nous.
- — Tu ne seras quasiment pas marqué.
- — Cela te fait mal ?
- — Non, pas trop.
Sans me lâcher la main, Yvon me regarde droit dans les yeux :
- — De tout ce que tu as vécu, de tout ce dont tu puis te souvenir… rien, RIEN ne doit quitter cette pièce.
- — Oui… mais… je ne comprends pas tout… quasiment rien… je n'arrive pas vraiment à me remémorer la soirée !
- — C'est normal, l'épreuve a été difficile.
Ce que tu as enduré a fatigué ton organisme.
Il te faut te reposer quelques jours.
- — Reste parmi nous si tu le désires, une semaine ou davantage, me suggère Jean-Claude.
- — C'est impossible !
C’était le contrat décidé avec les parents.
- — Tu as dix-huit ans : tu es donc libre de tes actes…
- — Oui mais je dépends encore d'eux financièrement !
J'ai du travail qui m'attend à la maison… des projets avec mes amis !
Yvon ne veut pas le comprendre.
Il n'est pas satisfait de ma réponse.
Je le vois.
Ses yeux brillent.
Son visage pourpre se ride…
Il n'est pas satisfait de ma réponse.
Je le vois.
Ses yeux brillent.
Son visage pourpre se ride…
- — C'est bien stupide !
Tu y es psychologiquement très bien préparé.
À ta prochaine visite, tu seras de nouveau empli des fautes du monde. Il te faudra te purifier.
C'est un travail supplémentaire que tu t'imposes.
Pourtant, toi seul es maître de ta destinée. Choisis donc !
- — Je dois respecter ma parole de gentilhomme… comme tu me l’as dit.
- — Oui… oui, c’est sage.
Je t'espère à Noël, ou avant, si tu en trouves le temps.
* * *
Le repas nous attend.
C'est un déjeuner de fête. La table est belle.
Les jeunes me regardent d'une étrange manière presque craintive : comme avec Lemire ou les autres.
Les consignes ont dû passer.
J'ai l'impression d'avoir quelque peu monté en grade.
Yannick seul, semble un peu me jalouser.
Son attitude est plus froide.
Il ne m'adresse la parole que par politesse. Les ordres sont tombés aussi pour lui. J'ai la sensation d'être considéré comme son supérieur. Cela n'a pas l'air de l'enchanter !
Tout le monde est en grande tenue.
Nous faisons honneur au repas : le gigot est fameux.
Certain de mon départ, Jean-Claude propose de me déposer à la gare de Chartres ou dans les environs. Il repart en voiture cet après-midi.
Il est vrai que je ne suis guère en forme pour la marche à pied et le stop…
J'accepte l'offre.
Je n'ai rien à craindre.
Les grâces rendues, Yvon ne laisse pas les jeunes débarrasser la table.
Nous sommes tous conviés dans la grande cour, au pied du mât.
Nous sommes entourés par les derniers pans de murs de la Commanderie. Dans cet espace majestueux, d’une manière solennelle, Yvon nous place. Je suis honoré pour la levée des couleurs.
Alors que tous adoptent la position du garde-à-vous, tendant la main presque à la manière scoute, ne pliant que le pouce.
Au cri de “ prêts pour les couleurs”, je réponds “prêt”.
Petit à petit se lève un grand drapeau que Louis tenait bien plié.
Magnifique ce baussant blanc et noir, à la croix ancrée rouge, flottant au cœur de ces ruines.
Je rejoins la place indiquée, devant tout le groupe réuni.
Jean-Marc s'approche de moi, tenant posée sur ses avant-bras une chemise brune.
J'ôte pull et tee-shirt et enfile au plus vite ce présent.
Yvon s'approche. Il me passe les épaulettes : deux rectangles rouges et un vert, sur fond blanc. C'est plus que les autres…
Il me tend dans la main gauche deux macarons de cuir aux étoiles… à douze branches.
Excellent !
Comme Yvon, à l'exemple de tous les jeunes et les maîtres, je me mets au garde-à-vous et tends la main droite.
Je reçois donc la croix épée qu'il me faudra coudre sur la poche gauche.
… Embrassades paternelles et félicitations.
Reculant de quelques pas, il laisse sa place à Doudou.
J'ai le droit de nouveau aux embrassades.
Tes origines te promettent une progression rapide.
Ta culture te sera une aide précieuse.
C'est un déjeuner de fête. La table est belle.
Les jeunes me regardent d'une étrange manière presque craintive : comme avec Lemire ou les autres.
Les consignes ont dû passer.
J'ai l'impression d'avoir quelque peu monté en grade.
Yannick seul, semble un peu me jalouser.
Son attitude est plus froide.
Il ne m'adresse la parole que par politesse. Les ordres sont tombés aussi pour lui. J'ai la sensation d'être considéré comme son supérieur. Cela n'a pas l'air de l'enchanter !
Tout le monde est en grande tenue.
Nous faisons honneur au repas : le gigot est fameux.
Certain de mon départ, Jean-Claude propose de me déposer à la gare de Chartres ou dans les environs. Il repart en voiture cet après-midi.
Il est vrai que je ne suis guère en forme pour la marche à pied et le stop…
J'accepte l'offre.
Je n'ai rien à craindre.
Les grâces rendues, Yvon ne laisse pas les jeunes débarrasser la table.
Nous sommes tous conviés dans la grande cour, au pied du mât.
Nous sommes entourés par les derniers pans de murs de la Commanderie. Dans cet espace majestueux, d’une manière solennelle, Yvon nous place. Je suis honoré pour la levée des couleurs.
Alors que tous adoptent la position du garde-à-vous, tendant la main presque à la manière scoute, ne pliant que le pouce.
Au cri de “ prêts pour les couleurs”, je réponds “prêt”.
- — Envoyez ! reprend alors Yvon.
Petit à petit se lève un grand drapeau que Louis tenait bien plié.
Magnifique ce baussant blanc et noir, à la croix ancrée rouge, flottant au cœur de ces ruines.
Je rejoins la place indiquée, devant tout le groupe réuni.
Jean-Marc s'approche de moi, tenant posée sur ses avant-bras une chemise brune.
- — Déshabille-toi et revêts cette chemise. C'est ma première chemise de capitaine, je pense qu'elle t’apportera force et bonheur.
J'ôte pull et tee-shirt et enfile au plus vite ce présent.
Yvon s'approche. Il me passe les épaulettes : deux rectangles rouges et un vert, sur fond blanc. C'est plus que les autres…
Il me tend dans la main gauche deux macarons de cuir aux étoiles… à douze branches.
Excellent !
- — Je te remets les insignes des Écuyers Accomplis de l'Observance des Chevaliers du Christ.
Comme Yvon, à l'exemple de tous les jeunes et les maîtres, je me mets au garde-à-vous et tends la main droite.
Je reçois donc la croix épée qu'il me faudra coudre sur la poche gauche.
- — Voici notre signe de ralliement, notre attachement à la chrétienté. C'est notre vœu de prière, représenté par la croix. C'est aussi notre charge de combattant symbolisée par l'épée. Avant tout moine, mais aussi guerrier. Tels le furent hier et le sont… les templiers aujourd’hui.
… Embrassades paternelles et félicitations.
Reculant de quelques pas, il laisse sa place à Doudou.
J'ai le droit de nouveau aux embrassades.
- — Gentil et doux Écuyer, j'ai été désigné pour te parrainer.
Tes origines te promettent une progression rapide.
Ta culture te sera une aide précieuse.
Lemire, mon parrain !
C'est celui que je redoutais le plus.
Il a gagné contre Yvon.
J'aurais préféré, je crois, Jean-Marc…
Ah, les distances
ont dû donner raison à Doudou.
Je vais devoir l'écouter,
obéir et apprendre.
Je comprends mieux
l’air blessé de Yannick.
Il doit craindre que son chevalier
ne le délaisse pour moi…
Yvon semble rassuré.
Je reviens pour Noël.
C'est celui que je redoutais le plus.
Il a gagné contre Yvon.
J'aurais préféré, je crois, Jean-Marc…
Ah, les distances
ont dû donner raison à Doudou.
Je vais devoir l'écouter,
obéir et apprendre.
Je comprends mieux
l’air blessé de Yannick.
Il doit craindre que son chevalier
ne le délaisse pour moi…
Yvon semble rassuré.
Je reviens pour Noël.
La cérémonie s'achève par des prières à Saint Benoît, Saint Michel ainsi qu'à la Vierge Marie.
Je me retrouve en quatre jours, Écuyer Accompli, prêt à servir en Chevalerie : avant d'en être digne, je suis presque chef !
Je n'ai passé aucun échelon…
En une nuit, c'est gagné !
Je me retrouve en quatre jours, Écuyer Accompli, prêt à servir en Chevalerie : avant d'en être digne, je suis presque chef !
Je n'ai passé aucun échelon…
En une nuit, c'est gagné !
Lemire m'avait bien expliqué
lors des réunions nocturnes
qu'il était nécessaire
de passer de trois à six mois
comme novice,
puis comme aspirant
pour espérer par la suite
— si l'on était jugé digne --
entrer dans l'Observance.
Mes origines ne doivent pas être
l'unique facteur
de ma rapide promotion…
Son départ de D**
pourrait certainement
en être la cause principale…
et j’ai aussi été fameux cette nuit !
lors des réunions nocturnes
qu'il était nécessaire
de passer de trois à six mois
comme novice,
puis comme aspirant
pour espérer par la suite
— si l'on était jugé digne --
entrer dans l'Observance.
Mes origines ne doivent pas être
l'unique facteur
de ma rapide promotion…
Son départ de D**
pourrait certainement
en être la cause principale…
et j’ai aussi été fameux cette nuit !
L'au-revoir se fait fraternel.
J'évite certaines embrassades contre une bonne poignée de mains gauches, comme aux scouts, un nouveau rattachement auquel je tiens, à l'œuvre de Baden-Powell.
Mon sac est prêt.
Jean-Claude m'attend près de la voiture avec Yvon. Le coffre fermé — un dernier salut — une dernière supplication d'Yvon :
La portière claque. Je quitte la Commanderie.
Je suis Écuyer Accompli de l'Observance.
Très bientôt Chevalier…
J'évite certaines embrassades contre une bonne poignée de mains gauches, comme aux scouts, un nouveau rattachement auquel je tiens, à l'œuvre de Baden-Powell.
Mon sac est prêt.
Jean-Claude m'attend près de la voiture avec Yvon. Le coffre fermé — un dernier salut — une dernière supplication d'Yvon :
- — Puisque tu souhaites tant partir maintenant, n'oublie pas que je t'attends à Noël. Pense surtout à tout ce que j'ai pu te dire… va et sois digne !
La portière claque. Je quitte la Commanderie.
Je suis Écuyer Accompli de l'Observance.
Très bientôt Chevalier…
Heureux ?
Malheureux ?
J’éprouve à la fois
un plaisir suprême
et une envie de vomir,
de rejeter quelque chose
qui ne passe pas.
Je le sais sans vouloir me le dire…
il n’y a pas que le meilleur
en ce lieu que j’aime
et déteste à la fois.
Attaché dans la voiture…
Si je n'étais pas assis…
Je n’ai même pas peur,
à côté du gros Jean-Claude.
C’est seulement du dégoût.
Je me souviens de son attitude
lors de la longue nuit.
Il est comme eux.
Malsain.
Qu'est-ce que je fais donc
au milieu de ce monde
qui me plaît…
au milieu d’occupants
certainement des plus toxiques ?
Je suis accepté,
accueilli… initié.
Je suis à part entière
dans ce mouvement
alors que je sais si peu d’eux tous,
et que rien ne me séduit
dans leurs manières
à peine découvertes.
Ils vivent comme des usurpateurs
d’un univers qui n’est pas le leur.
Ils trahissent mon idéal de la chevalerie.
Ici,
sans eux,
je saurais y faire des merveilles.
Tel un aveugle
visitant une galerie de tableaux,
il me faudrait trouver
tout du meilleur goût,
en appréciant par les yeux
de mes guides sans valeurs.
NON.
Malheureux ?
J’éprouve à la fois
un plaisir suprême
et une envie de vomir,
de rejeter quelque chose
qui ne passe pas.
Je le sais sans vouloir me le dire…
il n’y a pas que le meilleur
en ce lieu que j’aime
et déteste à la fois.
Attaché dans la voiture…
Si je n'étais pas assis…
Je n’ai même pas peur,
à côté du gros Jean-Claude.
C’est seulement du dégoût.
Je me souviens de son attitude
lors de la longue nuit.
Il est comme eux.
Malsain.
Qu'est-ce que je fais donc
au milieu de ce monde
qui me plaît…
au milieu d’occupants
certainement des plus toxiques ?
Je suis accepté,
accueilli… initié.
Je suis à part entière
dans ce mouvement
alors que je sais si peu d’eux tous,
et que rien ne me séduit
dans leurs manières
à peine découvertes.
Ils vivent comme des usurpateurs
d’un univers qui n’est pas le leur.
Ils trahissent mon idéal de la chevalerie.
Ici,
sans eux,
je saurais y faire des merveilles.
Tel un aveugle
visitant une galerie de tableaux,
il me faudrait trouver
tout du meilleur goût,
en appréciant par les yeux
de mes guides sans valeurs.
NON.
Vers le
Chapitre XIII
Chapitre XIII
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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