®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
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Du silence au mensonge
Chapitre XV
Une semaine comme toutes les autres…
Vendredi, nous reprenons la guilde, c'est ma seule joie, mon seul vrai plaisir.
D'ici là, je profite de quelques moments libres pour écrire quelques lettres. À Jean-Claude d'abord, pour le remercier : lui expliquer que la fin du voyage s'est bien passée et que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles » !
Comme nous avions discuté de Jeanne d'Arc et de Gilles de Rais lors du trajet retour — lui ayant promis de joindre à ma lettre quelques anecdotes à ce sujet — je lui retrace donc une des aventures de la famille, étant par ma mère, parent — en ligne directe d’après la légende — avec son frère Jean d'Arc, le Chevalier du Lys.
J'aime étudier l'histoire de France et retrouver mes racines. Je sais que dans la maisonnette, il y a de quoi satisfaire largement ma curiosité.
C'est peut-être ce qui m'attire le plus, vers B**.
Jean-Claude sera-t-il à Noël avec nous ? Je lui transmets toute mon amitié.
À Jean-Marc, c'est une lettre plus sincère. Je lui demande de garder le contact entre nous, de m'aider dans ma recherche car j'ai la crainte de ne pas être assez sûr de moi, seul avec Yvon.
J'espère qu'il comprendra le message. Je me sens seul. Très seul.
Je le prie de venir se joindre au groupe pour les vacances. Il a ma confiance. Je souhaite que ce ne soit pas en vain.
La porte est ouverte, je pense qu'il me soutiendra et me protégera de Lemire et d'Yvon.
Vendredi enfin.
La guilde se passe assez bien. On se contente d'une partie de Diplomatie car personne n'a eu le temps ou le courage de préparer un scénario de jeu de rôle. L'ambiance est bonne, la soirée sympathique.
La réunion de samedi consiste en un grand jeu. Lemire nous a trouvé un petit bois isolé entre Seauval et Gélanzy. Il ne sait d'ailleurs pas qu'il nous appartient, comme appartiennent encore à la famille, la plupart des terres des villages aux alentours.
Je retrouve sans aucun plaisir le groupe au complet. Nous sommes dix, plus Doudou qui s'est libéré finalement. La règle du jeu est simple : une sorte de traque, de gendarmes et voleurs. Le bois fait environ un kilomètre, sur trois à quatre cents mètres. Quatre personnes doivent se cacher le mieux possible en dix minutes. Les autres ensuite, à une extrémité du bois, doivent traverser dans la longueur afin de démasquer les bandits en un temps limité. À tour de rôle nous sommes traqueurs ou traqués.
- — C'est un excellent jeu pour mettre en pratique les techniques de camouflage, de self-control… nous explique Lemire.
Savoir lutter contre la peur, et garder son sang froid lorsque l'on reste caché. Pour les chercheurs il faut mettre en action toutes les règles du ratissage méthodique… Ne pas avoir les yeux dans les poches !
Nous voici embarqués dans une épopée de plus de deux heures. Un jeu finalement passionnant entrecoupé de critiques du grand chef. J'ai le droit aux félicitations pour ne pas avoir été trouvé lors des deux traques et avoir méthodiquement fait sortir le gibier lorsque j'étais chasseur.
Après ces éloges qui m'éloignent davantage de ces pauvres types, nous passons au temps de prières et de réflexions.
Les consignes pour notre semaine sont le respect et le service aux plus démunis. Il nous faut tenir notre langue, être bons et serviables, dévoués à la tâche comme l'a été Notre Seigneur Jésus Christ.
J'ai l'honneur de lire à haute voix la loi des Pages et Écuyers que Lemire me tend devant le groupe au garde-à-vous, bras tendu pour le salut.
C'est à mes yeux un vrai plagiat de la loi scoute :
La loi des Pages et Écuyers
I
Le Page ou l'Écuyer
met son honneur
à mériter confiance.
II
Le Page ou l'Écuyer
est loyal à son pays
ses parents,
ses chefs et ses frères.
III
Le Page ou l'Écuyer
est volontaire
pour apprendre à servir
et sauver son prochain.
IV
Le Page ou l'Écuyer
est l'ami de tous
et le frère
de tout autre Page et Écuyer.
V
Le Page ou l'Écuyer
est courtois et chevaleresque.
VI
Le Page ou l'Écuyer
voit dans la nature l'œuvre de Dieu
il aime les plantes
et les animaux.
VII
Le Page ou l'Écuyer
obéit sans réplique
et ne fait rien à moitié.
VIII
Le Page ou l'Écuyer
est maître de soi
il sourit et chante dans les difficultés.
IX
Le Page ou l'Écuyer
est économe
il prend soin du bien confié
par autrui.
X
Le Page ou l'Écuyer
est pur dans ses pensées
ses paroles et ses actes.
I
Le Page ou l'Écuyer
met son honneur
à mériter confiance.
II
Le Page ou l'Écuyer
est loyal à son pays
ses parents,
ses chefs et ses frères.
III
Le Page ou l'Écuyer
est volontaire
pour apprendre à servir
et sauver son prochain.
IV
Le Page ou l'Écuyer
est l'ami de tous
et le frère
de tout autre Page et Écuyer.
V
Le Page ou l'Écuyer
est courtois et chevaleresque.
VI
Le Page ou l'Écuyer
voit dans la nature l'œuvre de Dieu
il aime les plantes
et les animaux.
VII
Le Page ou l'Écuyer
obéit sans réplique
et ne fait rien à moitié.
VIII
Le Page ou l'Écuyer
est maître de soi
il sourit et chante dans les difficultés.
IX
Le Page ou l'Écuyer
est économe
il prend soin du bien confié
par autrui.
X
Le Page ou l'Écuyer
est pur dans ses pensées
ses paroles et ses actes.
Je poursuis ma lecture par les quatre grands principes :
Le Page ou l'Écuyer :
je suis fier de ma foi
et lui soumets toute ma vie.
II
Le Page ou l'Écuyer :
je ne mésuse pas
de la parole.
III
Le Page ou l'Écuyer :
je suis le fils de Dieu
que je sers
dans la langue de mon pays.
IV
Le Page ou l'Écuyer :
je commence à servir
dans la maison
c'est mon devoir.
je suis fier de ma foi
et lui soumets toute ma vie.
II
Le Page ou l'Écuyer :
je ne mésuse pas
de la parole.
III
Le Page ou l'Écuyer :
je suis le fils de Dieu
que je sers
dans la langue de mon pays.
IV
Le Page ou l'Écuyer :
je commence à servir
dans la maison
c'est mon devoir.
Notre devise enfin :
“M'INSTRUIRE POUR ÊTRE PRÊT À SERVIR…”
Sans transition, Lemire nous lit quelques extraits de la règle de Saint Benoît, sur l'abstinence et le service.
Nous terminons enfin par une longue prière à la Vierge Marie. Le soleil se couche, il est temps de plier bagages !
Les jeunes repartent à pied.
Je profite de leur départ, pour relancer Doudou sur mon souhait de monter mon propre groupe.
Je ne veux pas rester inactif.
Ces réunions sont très bien mais je me sens inutile : Yannick est assez sérieux pour tenir ce rôle.
Quand me laissera-t-il voler de mes propres ailes avec un échelon dont je prendrai plaisir à m'occuper ?
Devant mon insistance, il commence à se mettre en colère.
Il se calme aussitôt, car Yannick nous a rejoints.
Pour lui, il finit par accepter mon désir : j'ai pour première mission de trouver un ou deux jeunes à former… c'est déjà tout trouvé !
Donc, une fois Jean-Brice et Pierre-Olivier initiés, devenus vite Écuyers, ils trouveront à leur tour chacun un Page pour être binômé et ainsi de suite, c'est comme cela que se crée un échelon.
Nous terminons enfin par une longue prière à la Vierge Marie. Le soleil se couche, il est temps de plier bagages !
Les jeunes repartent à pied.
Je profite de leur départ, pour relancer Doudou sur mon souhait de monter mon propre groupe.
Je ne veux pas rester inactif.
Ces réunions sont très bien mais je me sens inutile : Yannick est assez sérieux pour tenir ce rôle.
Quand me laissera-t-il voler de mes propres ailes avec un échelon dont je prendrai plaisir à m'occuper ?
Devant mon insistance, il commence à se mettre en colère.
Il se calme aussitôt, car Yannick nous a rejoints.
Pour lui, il finit par accepter mon désir : j'ai pour première mission de trouver un ou deux jeunes à former… c'est déjà tout trouvé !
Donc, une fois Jean-Brice et Pierre-Olivier initiés, devenus vite Écuyers, ils trouveront à leur tour chacun un Page pour être binômé et ainsi de suite, c'est comme cela que se crée un échelon.
Le fait de pouvoir bâtir
mon propre groupe
me permet de m'éloigner de Lemire,
de prendre du large.
J'ai le sentiment que c'est lui
qui me rend mal à l'aise :
celui qui empêche l'atmosphère saine
qui devrait régner.
Son départ de D**
n'est pas une mauvaise chose.
mon propre groupe
me permet de m'éloigner de Lemire,
de prendre du large.
J'ai le sentiment que c'est lui
qui me rend mal à l'aise :
celui qui empêche l'atmosphère saine
qui devrait régner.
Son départ de D**
n'est pas une mauvaise chose.
Vers le
Chapitre XVI
Chapitre XVI
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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