®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Du silence au mensonge
Chapitre XVIII
Je suis bien peu studieux ce matin.
Je n'éprouve même aucun plaisir à ennuyer cette mégère de professeur de sciences naturelles. Au labo je préfère garder le silence, avachi sur ce tabouret trop haut qui donne des fourmis dans les jambes. Je dessine, je gribouille ; songeur…
L'après-midi est aussi monotone. Le devoir surveillé est bâclé en une heure et demie. C'est de l'anglais… et je n'en ai pas grand chose à faire, un dix ou onze me suffira.
Je songe de plus en plus aux vacances de Noël. Comme je dois me rendre à B** pour y être adoubé Chevalier… pourrai-je revoir Yvon, aurai-je le droit d'accéder aux documents, aux livres… découvrir davantage les lieux secrets, sans dépendre trop de Lemire ?
Comment vont-ils réagir devant l’attitude plus que méfiante de mes parents ?
Papa vient me reprendre en voiture ce soir. Il pleuvait beaucoup ce matin, et faire le trajet à mobylette, ou même à vélo, était jugé dangereux par ma mère. Arriver en cours trempé, ne me disait aussi rien qui vaille ! Il est aujourd'hui aussi peu bavard que moi.
À la maison, dans la cour, il y a une voiture qui m'est inconnue… Papa ne dit toujours rien.
C'est peut-être Yvon ?
Je pense à mille portes possibles… plaisir et projets… je questionne sans réponse…
J'angoisse un instant.
Je n'ose pas entrer.
Papa insiste…
Trois hommes sont dans la salle à manger.
C'est pour moi. Je ne les ai jamais vus.
Maman est avec eux.
Lorsqu'elle me voit entrer, elle me somme sur le champ.
Votre mère nous a prévenue de ses ennuis par téléphone, et nous avons jugé bon de venir au plus vite afin de nous entretenir avec vous.
Je n'ai rien à dire de spécial à des inconnus…
Les parents quittent la salle à manger.
Je me retrouve donc seul avec ces trois gendarmes. S'installant autour de la table, ils m'invitent à en faire de même.
Le chef sort une machine à écrire.
Si c’est une garde-à-vue… j’ai droit à un avocat ?
Ce n'est pas une garde-à-vue !
C’est pour éclaircir de nombreux points semblant négatifs, tournant autour d'un certain sergent-chef de l'armée de l'air : monsieur Alain Lemire…
Vous ne devez pas vous fier aux galons renversés. Trois demi-chevrons se transforment si naturellement en trois barrettes !
Je n'éprouve même aucun plaisir à ennuyer cette mégère de professeur de sciences naturelles. Au labo je préfère garder le silence, avachi sur ce tabouret trop haut qui donne des fourmis dans les jambes. Je dessine, je gribouille ; songeur…
L'après-midi est aussi monotone. Le devoir surveillé est bâclé en une heure et demie. C'est de l'anglais… et je n'en ai pas grand chose à faire, un dix ou onze me suffira.
Je songe de plus en plus aux vacances de Noël. Comme je dois me rendre à B** pour y être adoubé Chevalier… pourrai-je revoir Yvon, aurai-je le droit d'accéder aux documents, aux livres… découvrir davantage les lieux secrets, sans dépendre trop de Lemire ?
Comment vont-ils réagir devant l’attitude plus que méfiante de mes parents ?
Papa vient me reprendre en voiture ce soir. Il pleuvait beaucoup ce matin, et faire le trajet à mobylette, ou même à vélo, était jugé dangereux par ma mère. Arriver en cours trempé, ne me disait aussi rien qui vaille ! Il est aujourd'hui aussi peu bavard que moi.
À la maison, dans la cour, il y a une voiture qui m'est inconnue… Papa ne dit toujours rien.
C'est peut-être Yvon ?
Je pense à mille portes possibles… plaisir et projets… je questionne sans réponse…
J'angoisse un instant.
Je n'ose pas entrer.
Papa insiste…
- — Allons, ne joue pas à l'enfant.
Trois hommes sont dans la salle à manger.
C'est pour moi. Je ne les ai jamais vus.
Maman est avec eux.
Lorsqu'elle me voit entrer, elle me somme sur le champ.
- — Ils sont là !
- — Lieutenant François, de la gendarmerie nationale, pour vous servir…
Votre mère nous a prévenue de ses ennuis par téléphone, et nous avons jugé bon de venir au plus vite afin de nous entretenir avec vous.
- — Avec moi ?
- — Oui.
- — Quelle affaire ?
Je n'ai rien à dire de spécial à des inconnus…
- — Madame, monsieur, si vous le voulez bien je souhaiterais que vous nous laissiez seuls avec votre fils.
- — C'est tout naturel, dit papa.
Les parents quittent la salle à manger.
Je me retrouve donc seul avec ces trois gendarmes. S'installant autour de la table, ils m'invitent à en faire de même.
Le chef sort une machine à écrire.
- — Voilà, m'explique le lieutenant, nous vous demandons de bien vouloir coopérer.
- — Collaborer avec vous ?
Si c’est une garde-à-vue… j’ai droit à un avocat ?
- — Coopérer… coopérer simplement comme témoin avec nous.
Ce n'est pas une garde-à-vue !
C’est pour éclaircir de nombreux points semblant négatifs, tournant autour d'un certain sergent-chef de l'armée de l'air : monsieur Alain Lemire…
- — Pas sergent-chef !
- — Oh non… chef ! Sergent-chef de la discipline.
Vous ne devez pas vous fier aux galons renversés. Trois demi-chevrons se transforment si naturellement en trois barrettes !
- — J'étais…
- — Je le constate !
Persuadé ?
Non, en fait,
depuis la première rencontre,
je ne pouvais pas imaginer
Lemire capitaine de l’Armée de l’Air…
Lemire pilote ?
Impossible !
Cela me soulage de le savoir sergent,
et j’ai envie d’éclater de rire…
Ah, vite, très vite
le raconter à mon capitaine préféré
des préparations militaires…
Oui, il m’a trompé en apparence,
le Doudou,
Il a cru me tromper…
car dans mon esprit,
je savais que cela n’était pas possible.
Et ses galons
de sous-lieutenant de l’observance,
à B**,
c’était déjà une promotion !
Yvon devait savoir…
Le silence imposé
cachait
le mensonge !
Dois-je rester
dans la surprise ?
Le lieutenant
est trop fier de lui.
Non, en fait,
depuis la première rencontre,
je ne pouvais pas imaginer
Lemire capitaine de l’Armée de l’Air…
Lemire pilote ?
Impossible !
Cela me soulage de le savoir sergent,
et j’ai envie d’éclater de rire…
Ah, vite, très vite
le raconter à mon capitaine préféré
des préparations militaires…
Oui, il m’a trompé en apparence,
le Doudou,
Il a cru me tromper…
car dans mon esprit,
je savais que cela n’était pas possible.
Et ses galons
de sous-lieutenant de l’observance,
à B**,
c’était déjà une promotion !
Yvon devait savoir…
Le silence imposé
cachait
le mensonge !
Dois-je rester
dans la surprise ?
Le lieutenant
est trop fier de lui.
- — Bien, j’apprends donc que monsieur Lemire est sergent-chef… Je m’en moque en fait.
Je ne sais rien, donc. Vous avez même les réponses à mes questions !
- — Ce qui nous intéresse, c’est tout ce que vous savez d'étrange ou d'anormal… et nous prendrons votre déposition pour notre enquête.
- — Ce que je sais n'a aucune importance, et pour ce qui me concerne je n'ai pas le droit ni l’envie d'en parler… De toutes les façons, rien de spécial à vouloir en faire venir la police !
- — La gendarmerie.
Sachez que les agissements de monsieur Lemire et de sa clique dans les ruines de B**-les-Templiers, ne nous sont pas totalement inconnus, et votre silence peut vous rendre coupable.
- — Vous connaissez aussi B** ?
- — Depuis quelques années, nous enquêtons à ce sujet.
Aujourd'hui, vous allez peut-être nous permettre de faire cesser toutes les actions de ce triste monde.
- — Vous n'avez pas le droit d'accuser sans preuve.
Je ne leur causerai jamais de tort.
J’ai le droit au silence.
En plus,
cela pourrait m'être fatal !
Je dois respecter la loi du silence,
et ma parole de gentilhomme.
Manquer à mon honneur
en dérogeant
serait un vrai suicide.
Yvon est malgré tout honnête.
Je lui reste fidèle.
cela pourrait m'être fatal !
Je dois respecter la loi du silence,
et ma parole de gentilhomme.
Manquer à mon honneur
en dérogeant
serait un vrai suicide.
Yvon est malgré tout honnête.
Je lui reste fidèle.
Je garde la parole.
Peut-être que ceci vous fera changer d'avis ?
D'un signe du lieutenant, l'adjudant sort de sa mallette un dossier qu'il lui tend.
Il en extrait une série de photos qu'il me montre…
Je suis stupéfait. J'ai un haut de cœur.
Blême, assis heureusement, je vois avec horreur toute une série de photos montrant Yvon, plus jeune… avec une plaque de détenu sur la poitrine : un numéro de prisonnier !
Voulez-vous toujours lui faire confiance ?
C’est un pédophile récidiviste !
Vous êtes des salauds.
Il m'avait bien dit de me méfier des flics.
Vous êtes des ennemis ; vous voulez détruire notre œuvre.
Je me lève, hors de moi, furieux…
Mes jambes ont du mal à me soutenir.
Je respire difficilement, je tremble de rage.
Le lieutenant se surprend à me tutoyer et se corrige au mieux…
Aujourd'hui je souhaite travailler avec vous, pour la bonne cause. C'est notre travail. Yvon Ray est à l'opposé de nos principes, et très certainement des vôtres aussi. Vous êtes le seul à pouvoir nous aider à éviter que de nombreux enfants ne souffrent encore de ses agissements. Nous les savons aussi actifs dans des entreprises probablement terroristes, sans pouvoir encore agir car ils sont trop bien protégés par la haute finance et la politique. Cela ne nous sera pas aisé de les attaquer dans ce registre. Si nous avions la preuve d'actes pédophiles, c'est par cela qu'il nous sera possible de les arrêter de nuire un temps certain.
Réfléchis !
Nous savons déjà beaucoup de choses. Avec ta déposition cela peut nous être capital.
Le fait de jouer avec les tensions à Jérusalem ?
Pas vraiment humanitaires, aussi, les armes vendues aux Palestiniens… et que penser des bombes dans des supermarchés ?
- — Vous faites fausse route avec moi.
- — Je comprends votre attitude.
Peut-être que ceci vous fera changer d'avis ?
D'un signe du lieutenant, l'adjudant sort de sa mallette un dossier qu'il lui tend.
Il en extrait une série de photos qu'il me montre…
- — Vous reconnaissez peut-être ce monsieur ?
Je suis stupéfait. J'ai un haut de cœur.
Blême, assis heureusement, je vois avec horreur toute une série de photos montrant Yvon, plus jeune… avec une plaque de détenu sur la poitrine : un numéro de prisonnier !
- — Il a passé déjà quelques séjours dans nos plus belles prisons ! Pour le moment pendant de très courtes périodes.
Voulez-vous toujours lui faire confiance ?
C’est un pédophile récidiviste !
- — C'est un piège ! Vous trichez pour trouver des raisons fallacieuses, afin de le condamner. Même s’il est peut-être homo, c’est l’idéal chevaleresque que vous tentez de détruire.
Vous êtes des salauds.
Il m'avait bien dit de me méfier des flics.
Vous êtes des ennemis ; vous voulez détruire notre œuvre.
Je me lève, hors de moi, furieux…
Mes jambes ont du mal à me soutenir.
Je respire difficilement, je tremble de rage.
- — Assieds-toi, Philippe.
Le lieutenant se surprend à me tutoyer et se corrige au mieux…
- — Reprenez votre calme, je sais que tout ceci doit vous révolter, et que le vrai et le faux se mélangent. Vous savez Philippe, vous êtes libre. Vous êtes majeur.
Aujourd'hui je souhaite travailler avec vous, pour la bonne cause. C'est notre travail. Yvon Ray est à l'opposé de nos principes, et très certainement des vôtres aussi. Vous êtes le seul à pouvoir nous aider à éviter que de nombreux enfants ne souffrent encore de ses agissements. Nous les savons aussi actifs dans des entreprises probablement terroristes, sans pouvoir encore agir car ils sont trop bien protégés par la haute finance et la politique. Cela ne nous sera pas aisé de les attaquer dans ce registre. Si nous avions la preuve d'actes pédophiles, c'est par cela qu'il nous sera possible de les arrêter de nuire un temps certain.
Réfléchis !
Nous savons déjà beaucoup de choses. Avec ta déposition cela peut nous être capital.
- — Je ne vois pas ce qu'il y a de mal !
- — Humanitaires ?
Le fait de jouer avec les tensions à Jérusalem ?
Pas vraiment humanitaires, aussi, les armes vendues aux Palestiniens… et que penser des bombes dans des supermarchés ?
- — Ce n'est pas possible !
- — Oui, comme au Moyen-Âge !
Je suis encore perdu…
tout se détruit.
Je n'ai plus rien !
De nouveau tout s’écroule.
Un idéal de plus qui s’écroule,
des règles faussées,
un avenir qui s’assombrit ?
Je veux pleurer,
hurler,
Et massacrer tout ce monde ?
Où se trouve l’honneur,
la grandeur…
la beauté de l'âme
que l'on m'avait promis ?
Ces gendarmes
sont aussi monstrueux
que Lemire et les autres.
Ils brisent avec plaisir
mes rêves de chevalier.
Don Quichotte avait bien de la chance
à vivre son idéal
sans écouter les porteurs de vérité !
Il est le dernier chevalier.
Je ne suis rien.
Je ne veux pas être un jouet,
je ne veux pas être une marionnette
de ces adultes qui se jouent de moi
depuis trop longtemps.
Qu’ils se débrouillent avec leurs histoires.
tout se détruit.
Je n'ai plus rien !
De nouveau tout s’écroule.
Un idéal de plus qui s’écroule,
des règles faussées,
un avenir qui s’assombrit ?
Je veux pleurer,
hurler,
Et massacrer tout ce monde ?
Où se trouve l’honneur,
la grandeur…
la beauté de l'âme
que l'on m'avait promis ?
Ces gendarmes
sont aussi monstrueux
que Lemire et les autres.
Ils brisent avec plaisir
mes rêves de chevalier.
Don Quichotte avait bien de la chance
à vivre son idéal
sans écouter les porteurs de vérité !
Il est le dernier chevalier.
Je ne suis rien.
Je ne veux pas être un jouet,
je ne veux pas être une marionnette
de ces adultes qui se jouent de moi
depuis trop longtemps.
Qu’ils se débrouillent avec leurs histoires.
- — Tu dois tout nous dire !
- — Comment tout ?
- — Oui, tout. Nous attendons de toi un descriptif précis de ton histoire…
- — Vous êtes comme eux !
J'ai tenu sans perdre la partie. Je saurai encore me battre cette fois-ci. Que voulez vous que je fasse ?
Vous voulez que j'aille jusqu'à dénoncer, trahir… tuer ?
Vous êtes comme eux, je vous méprise… je vous déteste.
Vous êtes des monstres, vous tous, les adultes…
Le lieutenant me tutoie de nouveau, et assume !
- — Arrête, je te prie. Philippe, tu n'es plus dans ton état normal. Nous ne cherchons pas à t'affoler. Nous ne voulons pas te traumatiser. Nous voulons t'aider : t'aider à sortir du gouffre. Tu dois retrouver ton calme, reprendre tes esprits.
- — Cela ne m’a pas bouleversé… et je n'ai pas l’envie ni le droit.
- — Aujourd'hui tu as tous les droits.
- — Ce ne serait pas honnête.
Et de toutes les façons, les souvenirs sont très vagues !
- — Ils t’ont certainement drogué !
Eux ne sont pas des gentilshommes.
Tu penses peut-être qu'ils sont les porteurs du bien, à violer des enfants ?
Aussi, ceux qui prêchent le bien en cachant la vérité ne sont pas des justes. Le mystère n'est réel que lorsque l'on ne peut expliquer un fait. C'est le côté merveilleux que l'on retrouve dans la religion.
Lorsque de simples faits sont cachés, ce n'est plus le mystère, c'est le mensonge !
- — Le mensonge nous est interdit.
- — En cachant la vérité, tu mens.
- — Je ne dois pas raconter tout cela.
- — S'abstenir de parler devient bien vite mensonge !
- — Pourquoi dévoiler les secrets de mon engagement ?
- — Afin que je puisse te permettre de découvrir tes erreurs, et t’épargner les folies que tu risques de commettre, si tu continues à avancer dans la voie tracée par ces gens-là.
Je cède ?
Je vais parler…
C’est d’accord.
Les parents sont informés par l’adjudant…
il sont certainement très soulagés.
Pourquoi ai-je cédé ?
Ils veulent en savoir plus…
Je sais quoi leur dire…
Encore une lutte à gagner.
Le lieutenant est très satisfait de lui.
Son passage au tutoiement
fut donc une réussite :
m’apprivoiser.
Il a peut-être été le plus fort ?
Plus fort qu'Yvon, Lemire et les autres…
plus fort que MOI ?
Pauvre de lui…
Pauvre petit lieutenant.
Il est aussi minable que Lemire,
Yvon, et les autres !
Il n’est pas non plus un gentilhomme.
C’est un pion comme les autres,
il aura son os à ronger.
Alors, comme par magie,
je parle, parle, parle sans cesse.
Une garde-à-vue consentie…
pour avoir la paix…
Je ne sais depuis combien de temps
la machine à écrire nous berce
dans notre dialogue.
Je ne suis plus rien d’autre
qu’une éponge que l'on presse.
Il en sort des mots,
des phrases,
des histoires…
Je joue comme dans Alice,
au pays des Merveilles.
Entre rêves et cauchemars…
Ils en veulent
des histoires ?
Ils en ont…
Je vais parler…
C’est d’accord.
Les parents sont informés par l’adjudant…
il sont certainement très soulagés.
Pourquoi ai-je cédé ?
Ils veulent en savoir plus…
Je sais quoi leur dire…
Encore une lutte à gagner.
Le lieutenant est très satisfait de lui.
Son passage au tutoiement
fut donc une réussite :
m’apprivoiser.
Il a peut-être été le plus fort ?
Plus fort qu'Yvon, Lemire et les autres…
plus fort que MOI ?
Pauvre de lui…
Pauvre petit lieutenant.
Il est aussi minable que Lemire,
Yvon, et les autres !
Il n’est pas non plus un gentilhomme.
C’est un pion comme les autres,
il aura son os à ronger.
Alors, comme par magie,
je parle, parle, parle sans cesse.
Une garde-à-vue consentie…
pour avoir la paix…
Je ne sais depuis combien de temps
la machine à écrire nous berce
dans notre dialogue.
Je ne suis plus rien d’autre
qu’une éponge que l'on presse.
Il en sort des mots,
des phrases,
des histoires…
Je joue comme dans Alice,
au pays des Merveilles.
Entre rêves et cauchemars…
Ils en veulent
des histoires ?
Ils en ont…
Le premier entretien dure quatre heures.
Le lendemain encore trois heures, et le mercredi aussi.
C'est vingt deux feuillets tapés en quatre exemplaires avec du carbone, que je dois signer à l'issue de l'interrogatoire.
Quatre-vingt-huit feuilles.
Page après page, s’étale ma prose : tout ce que j'ai dit est noté, à la virgule près.
Plutôt intéressant. Je suis doué pour raconter des histoires avec un bon scénario… un jeu de rôles grandeur nature !
Prévenu par mes parents, le lieutenant m'oblige à lui montrer les lettres reçues… Il me les fait découvrir à sa manière, et me retrace les allusions flagrantes de mes maîtres.
Je fais semblant d’apprendre à lire entre les lignes. Il n'y en aurait pas un seul pour racheter les autres ?
Oh, formidable, j'ouvre les yeux… j'essaie, sans tout à fait accepter, bien entendu !
Ah, je me trouve avec eux — les gendarmes — du bon côté de la barrière…
C'est savoureux de l'entendre me poser des questions avec art :
Mais que m'ont-ils donc fait ?
Ai-je eu des rapports… sexuels ?
Le sexe… leur passion !
Ai-je été sollicité… ou abusé peut-être ?
Ai-je du pratiquer… en étant forcé, bien entendu ?
J’insiste en vain, comme quoi… à B**, ils ne m'ont jamais causé de problèmes particuliers, et que tous furent toujours respectueux de ma personne.
Les nombreux épisodes de « correction » au fouet sont bien entendu omis dans mes développements, comme quasiment tout ce que j’ai vécu, en fait !
Je feins de ne pas arriver réellement à les accuser de mal.
Cela ne convainc pas suffisamment mon interlocuteur et son secrétaire, et l'autre, derrière-moi.
Ils veulent du graveleux, du lourd…
Oui, à leur grand désespoir, je n'ai pas avoué avoir été sodomisé !
Il insiste sur la question — ce cher lieutenant — avec délicatesse et tactique, pour me faire dire la chose…
Ah, c’est une obsession pour eux — ces fiers hétéros — de voir la sodomie comme passion chez les pédés, qui sont tous forcément aussi pédophiles à leurs yeux !
Pas de chance pour ces gros vicieux ! Je n'ai même pas envie de leur inventer cette légende, car je ne suis pas dans cette dimension de faux plaisir sadomasochiste. Cette jouissance sur laquelle insiste l’officier subalterne, est certainement une histoire de goût dont il semble friand, à le voir tourner autour.
Désolé… pas pour moi… en faux comme en vrai !
Cela n’est pas dans mon idéal de vie. Je ne vais pas leur servir ce cadeau puant, car ce serait me mentir à moi-même.
Il est déçu, vraiment, c'est certain… mais je sais qu’il croit pleinement à tout ce que je lui conte… Pourtant, c’est déjà largement suffisant pour laisser bien du monde dans la stupéfaction.
Souvent il me pose des questions contraires, reprend mes dires, essaie de me faire fauter, cherchant à ce que je dise sa vérité vraie.
C’est une expérience de plus… similaire à la nuit d’initiation.
Le lieutenant doit admettre enfin que je ne fais que lui raconter ce que j'ai vu et vécu.
Que je lui ai vraiment tout dit !
Tout, oui, pour me mettre à l’honneur, me valoriser sans mettre quiconque en danger : un jeu de rôle où je suis le maître de jeu.
L'état second dans lequel j’œuvre, pour lui conter cette épopée ne le trompe pas sur ma sincérité.
Pour le lieutenant, tout est donc bien clair : j’ai été surprotégé pour que l’on puisse me donner un rôle futur, certainement fort important dans l’Observance. Me voici partagé entre fierté de guépard ardent… et orgueil blessé de pion sur un jeu d’échecs… oh, soyons sympa : de cavalier, qu’un fou peut sacrifier à tout moment !
Ne suis-je qu’une carte de visite armoriée ?
Peut-être.
Le plus sérieux aux yeux des gendarmes, c'est à propos des agissements d'Yvon en lieutenant-colonel, et des autres officiers… ainsi que des voyages à l'étranger, en lien avec les photos de militaires dont ils possèdent des exemplaires. J’ai joué avec leurs propres informations, en ajoutant simplement quelques touches personnelles…
Tout le monde a le droit de se déguiser chez lui !
Il y a aussi les cercueils, soi-disant profanés, des moines dans le temple, et les décors de la Commanderie par Pierre Joubert.
Bien entendu les cours de type militaire pour les enfants seraient des preuves tangibles, surtout avec le matériel… mais je n’en ai dit mot.
Toutes mes histoires des plus banales leur paraissent être déjà d'une très grande importance.
Pour le problème critique, et qui me révulse : celui de la pédophilie, je n'ai hélas aucune preuve de leur innocence… ni soupçon flagrant sur des actes possibles.
Des doutes peut-être ? Je serais moi-même un salaud d’accuser sans savoir…
C’est à eux de bien faire leur boulot.
Encore quelques pistes recherchées par le Lieutenant ?
Tout ce qui pourrait s'attacher à la franc-maçonnerie — ou plutôt à ses dires, aux sectes — les intéresse.
Je joue admirablement le candide.
Parmi eux, il y en a qui s'adonnent à un métier.
Nous les appelons les maçons.
Les temps d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Autre temps, autres mœurs.
Le lendemain encore trois heures, et le mercredi aussi.
C'est vingt deux feuillets tapés en quatre exemplaires avec du carbone, que je dois signer à l'issue de l'interrogatoire.
Quatre-vingt-huit feuilles.
Page après page, s’étale ma prose : tout ce que j'ai dit est noté, à la virgule près.
Plutôt intéressant. Je suis doué pour raconter des histoires avec un bon scénario… un jeu de rôles grandeur nature !
Prévenu par mes parents, le lieutenant m'oblige à lui montrer les lettres reçues… Il me les fait découvrir à sa manière, et me retrace les allusions flagrantes de mes maîtres.
Je fais semblant d’apprendre à lire entre les lignes. Il n'y en aurait pas un seul pour racheter les autres ?
Oh, formidable, j'ouvre les yeux… j'essaie, sans tout à fait accepter, bien entendu !
Ah, je me trouve avec eux — les gendarmes — du bon côté de la barrière…
C'est savoureux de l'entendre me poser des questions avec art :
Mais que m'ont-ils donc fait ?
Ai-je eu des rapports… sexuels ?
Le sexe… leur passion !
Ai-je été sollicité… ou abusé peut-être ?
Ai-je du pratiquer… en étant forcé, bien entendu ?
J’insiste en vain, comme quoi… à B**, ils ne m'ont jamais causé de problèmes particuliers, et que tous furent toujours respectueux de ma personne.
Les nombreux épisodes de « correction » au fouet sont bien entendu omis dans mes développements, comme quasiment tout ce que j’ai vécu, en fait !
Je feins de ne pas arriver réellement à les accuser de mal.
Cela ne convainc pas suffisamment mon interlocuteur et son secrétaire, et l'autre, derrière-moi.
Ils veulent du graveleux, du lourd…
Oui, à leur grand désespoir, je n'ai pas avoué avoir été sodomisé !
Il insiste sur la question — ce cher lieutenant — avec délicatesse et tactique, pour me faire dire la chose…
Ah, c’est une obsession pour eux — ces fiers hétéros — de voir la sodomie comme passion chez les pédés, qui sont tous forcément aussi pédophiles à leurs yeux !
Pas de chance pour ces gros vicieux ! Je n'ai même pas envie de leur inventer cette légende, car je ne suis pas dans cette dimension de faux plaisir sadomasochiste. Cette jouissance sur laquelle insiste l’officier subalterne, est certainement une histoire de goût dont il semble friand, à le voir tourner autour.
Désolé… pas pour moi… en faux comme en vrai !
Cela n’est pas dans mon idéal de vie. Je ne vais pas leur servir ce cadeau puant, car ce serait me mentir à moi-même.
Il est déçu, vraiment, c'est certain… mais je sais qu’il croit pleinement à tout ce que je lui conte… Pourtant, c’est déjà largement suffisant pour laisser bien du monde dans la stupéfaction.
Souvent il me pose des questions contraires, reprend mes dires, essaie de me faire fauter, cherchant à ce que je dise sa vérité vraie.
C’est une expérience de plus… similaire à la nuit d’initiation.
Le lieutenant doit admettre enfin que je ne fais que lui raconter ce que j'ai vu et vécu.
Que je lui ai vraiment tout dit !
Tout, oui, pour me mettre à l’honneur, me valoriser sans mettre quiconque en danger : un jeu de rôle où je suis le maître de jeu.
L'état second dans lequel j’œuvre, pour lui conter cette épopée ne le trompe pas sur ma sincérité.
Pour le lieutenant, tout est donc bien clair : j’ai été surprotégé pour que l’on puisse me donner un rôle futur, certainement fort important dans l’Observance. Me voici partagé entre fierté de guépard ardent… et orgueil blessé de pion sur un jeu d’échecs… oh, soyons sympa : de cavalier, qu’un fou peut sacrifier à tout moment !
Ne suis-je qu’une carte de visite armoriée ?
Peut-être.
Le plus sérieux aux yeux des gendarmes, c'est à propos des agissements d'Yvon en lieutenant-colonel, et des autres officiers… ainsi que des voyages à l'étranger, en lien avec les photos de militaires dont ils possèdent des exemplaires. J’ai joué avec leurs propres informations, en ajoutant simplement quelques touches personnelles…
Tout le monde a le droit de se déguiser chez lui !
Il y a aussi les cercueils, soi-disant profanés, des moines dans le temple, et les décors de la Commanderie par Pierre Joubert.
Bien entendu les cours de type militaire pour les enfants seraient des preuves tangibles, surtout avec le matériel… mais je n’en ai dit mot.
Toutes mes histoires des plus banales leur paraissent être déjà d'une très grande importance.
Pour le problème critique, et qui me révulse : celui de la pédophilie, je n'ai hélas aucune preuve de leur innocence… ni soupçon flagrant sur des actes possibles.
Des doutes peut-être ? Je serais moi-même un salaud d’accuser sans savoir…
C’est à eux de bien faire leur boulot.
Encore quelques pistes recherchées par le Lieutenant ?
Tout ce qui pourrait s'attacher à la franc-maçonnerie — ou plutôt à ses dires, aux sectes — les intéresse.
Je joue admirablement le candide.
- — N'as-tu pas vu de signes ou objets particuliers ? me demande le lieutenant.
- — C'est-à-dire ?
- — Style des outils : comme une équerre, un fil à plomb, un compas…
- — Ah oui ? Si… dans la maisonnette. Il y avait différents objets de collection.
Parmi eux, il y en a qui s'adonnent à un métier.
Nous les appelons les maçons.
- — Les francs-maçons.
- — Ce n'est pas une secte !
- — Appelle cela comme tu le souhaites… Ce n’est pas le plus important.
Les temps d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Autre temps, autres mœurs.
- — Compas, équerre, triangle, fil à plomb… poignard avec un chiffre dans un blason ancien…
- — As-tu vu autre chose ?
- — Non… à part des livres…
- — Des lettres ?
- — Non… euh… si… un mot étrange… oui, je me souviens : « VITRIOL ». Une espèce d’acide ?
Je savais qu’il allait aimer…
- — Plutôt les lettres séparées : « V.I.T.R.I.O.L. ».
- — Oui, c'est ça.
- — C'était lors de ton initiation… de la soirée, si tu préfères ?
- — Oui, la soirée… dans la maisonnette.
- — Cela veut dire :
« VISITE L’INTÉRIEUR DE LA TERRE, RECTIFIE ET TU TROUVERAS LA PIERRE CACHÉE ».
- — Ça ne veut rien dire !
- — C'est la phrase d'initiation en latin… Lorsque l'on est admis dans une loge secrète ou dans une secte.
C'est trouver « la pierre philosophale ».
Je dois surtout paraître impressionné.
C'est à la fois pour eux
merveilleux
et diabolique.
Il ne faut pas que je me dévoile.
Ils sont dans un système dualiste
avec le bien et le mal,
deux entités opposées
liées en une pièce.
Ils ont tous peur de la mort,
moi, j’ai le désir de vivre !
Me voici en plein milieu d’une guerre,
alors que je ne suis pas de leur monde.
Et cela me plaît.
Et pourtant ils veulent
que je m’efforce de le rejeter,
de le détruire.
Rechercher l'immortalité
c'est se vouloir supérieur
ou l'égal de Dieu.
C'est donc certainement diabolique,
si l’on croit en ce dieu.
Moi, je souhaite accéder
à la connaissance.
Le lieutenant semble en fait
croire davantage que moi
en cette pierre philosophale…
Cependant, il n’a pas compris
le sens profond du mot VITRIOL.
Il ne nous donne en effet pas la force
sur les autres ou sur un dieu,
mais il nous permet d’accéder à la sagesse,
par la mise en harmonie de notre être,
pour que nous soyons en paix,
âme et corps.
Je n’ai plus le cœur à vivre
Au milieu de ce monde.
C'est à la fois pour eux
merveilleux
et diabolique.
Il ne faut pas que je me dévoile.
Ils sont dans un système dualiste
avec le bien et le mal,
deux entités opposées
liées en une pièce.
Ils ont tous peur de la mort,
moi, j’ai le désir de vivre !
Me voici en plein milieu d’une guerre,
alors que je ne suis pas de leur monde.
Et cela me plaît.
Et pourtant ils veulent
que je m’efforce de le rejeter,
de le détruire.
Rechercher l'immortalité
c'est se vouloir supérieur
ou l'égal de Dieu.
C'est donc certainement diabolique,
si l’on croit en ce dieu.
Moi, je souhaite accéder
à la connaissance.
Le lieutenant semble en fait
croire davantage que moi
en cette pierre philosophale…
Cependant, il n’a pas compris
le sens profond du mot VITRIOL.
Il ne nous donne en effet pas la force
sur les autres ou sur un dieu,
mais il nous permet d’accéder à la sagesse,
par la mise en harmonie de notre être,
pour que nous soyons en paix,
âme et corps.
Je n’ai plus le cœur à vivre
Au milieu de ce monde.
L’histoire est une suite de guerres religieuses, économiques et politiques…
Est-ce pour cela que les Templiers étaient mauvais aux yeux du roi de France et du Pape ? Ils prêchaient une idée du bon et du merveilleux… dans le but secret d'égaler qui ?
Leur dieu, ou un autre maître ?
Où se trouve la vérité ?
Je découvre pour la première fois “en vrai”, des combattants des sociétés secrètes, issues de la franc-maçonnerie.
Ces gendarmes luttent contre des hommes qui en exploitent d'autres, au nom d’un dieu ou d’un diable.
Les gendarmes — eux — travaillent pour la République. Hélas, la République est dirigée par d’autres hommes appartenant à d’autres loges concurrentes !
Ce sont des hommes qui dirigent d'autres hommes… pour leur bonheur ?
C’est un jeu de dupe… les gendarmes sont aussi des pions.
Tous des pions ! Et aucun pion n’a réussi à être roi…
Est-ce pour cela que les Templiers étaient mauvais aux yeux du roi de France et du Pape ? Ils prêchaient une idée du bon et du merveilleux… dans le but secret d'égaler qui ?
Leur dieu, ou un autre maître ?
Où se trouve la vérité ?
Je découvre pour la première fois “en vrai”, des combattants des sociétés secrètes, issues de la franc-maçonnerie.
Ces gendarmes luttent contre des hommes qui en exploitent d'autres, au nom d’un dieu ou d’un diable.
Les gendarmes — eux — travaillent pour la République. Hélas, la République est dirigée par d’autres hommes appartenant à d’autres loges concurrentes !
Ce sont des hommes qui dirigent d'autres hommes… pour leur bonheur ?
C’est un jeu de dupe… les gendarmes sont aussi des pions.
Tous des pions ! Et aucun pion n’a réussi à être roi…
C'est absurde ou monstrueux…
peut-être ?
Et pourtant…
C’est ridicule.
Je n'arrive pas à regretter
ce que j'ai vécu à B**.
Je ne souhaite pas regretter
ce que j’ai vécu à B**.
Je reste fier de moi.
Un livre de mon enfance
est gravé dans ma mémoire.
L’histoire de Langelot,
écrit par un vrai agent secret
— sous le pseudonyme de Lieutenant X —
Vladimir Volkoff.
Lors de sa formation,
il découvre que son chef est un traître,
passé à l’ennemi.
Cependant,
il gardera le meilleur
de ce qu’il a reçu
de ce professeur détestable.
Merci donc à tous,
gendarmes et chevaliers de B**…
L'expérience a été merveilleuse.
Je ne sais où se situent
votre bien et votre mal
dans leur temporalité.
Je préfère voir ce qui m’a aidé à grandir.
Je ne sais si mon initiation
me rend meilleur ou moins bon.
Elle m’ouvre
beaucoup de portes.
J'y croyais, à la bonne cause.
J'y croyais, à la grande chevalerie…
Et j'y crois toujours.
Le cadre mystique,
les vieux livres,
la terrible nuit…
Même les coups de fouet
me laissent rêveur.
Ces épreuves m'ont changé pour la vie.
Si je n'en profite pas aujourd'hui,
demain ou plus tard,
je sais que je garderai
des lignes de conduite édifiantes.
J'étais fort, très fort.
Là bas,
je vivais avec la possibilité
de me connaître moi-même.
Ici, je ne suis rien.
La phrase d’Yvon me désole :
“Mais quand cesserez-vous de descendre ?”
Je veux devenir quelqu'un !
Devenir un homme.
Oui, un homme.
Un vivant.
peut-être ?
Et pourtant…
C’est ridicule.
Je n'arrive pas à regretter
ce que j'ai vécu à B**.
Je ne souhaite pas regretter
ce que j’ai vécu à B**.
Je reste fier de moi.
Un livre de mon enfance
est gravé dans ma mémoire.
L’histoire de Langelot,
écrit par un vrai agent secret
— sous le pseudonyme de Lieutenant X —
Vladimir Volkoff.
Lors de sa formation,
il découvre que son chef est un traître,
passé à l’ennemi.
Cependant,
il gardera le meilleur
de ce qu’il a reçu
de ce professeur détestable.
Merci donc à tous,
gendarmes et chevaliers de B**…
L'expérience a été merveilleuse.
Je ne sais où se situent
votre bien et votre mal
dans leur temporalité.
Je préfère voir ce qui m’a aidé à grandir.
Je ne sais si mon initiation
me rend meilleur ou moins bon.
Elle m’ouvre
beaucoup de portes.
J'y croyais, à la bonne cause.
J'y croyais, à la grande chevalerie…
Et j'y crois toujours.
Le cadre mystique,
les vieux livres,
la terrible nuit…
Même les coups de fouet
me laissent rêveur.
Ces épreuves m'ont changé pour la vie.
Si je n'en profite pas aujourd'hui,
demain ou plus tard,
je sais que je garderai
des lignes de conduite édifiantes.
J'étais fort, très fort.
Là bas,
je vivais avec la possibilité
de me connaître moi-même.
Ici, je ne suis rien.
La phrase d’Yvon me désole :
“Mais quand cesserez-vous de descendre ?”
Je veux devenir quelqu'un !
Devenir un homme.
Oui, un homme.
Un vivant.
Le dernier entretien achevé, je suis normalement tranquille.
C'est maintenant à la justice des hommes — aux adultes — de poursuivre l'enquête.
Si Yvon est un pédophile, qu’il crève dans son état de minable.
Il me dégoûte… comme Lemire.
Pour le reste… c’est une suite de guerres d’idées entre des adultes aux certitudes religieuses et politiques qui me dépasse.
Je les méprise tous.
J’aimerais être en paix.
Hélas, mon esprit est loin d'être serein. Et mon cœur… perdu.
Les parents se donnent enfin le plaisir d'accentuer la suspicion dans les faits et agissements de l'Observance en me livrant les sources de leurs premières inquiétudes : j’apprends que la mère de tante Catherine habite le château de V**-Les-Templiers situé à quelques kilomètres de la commanderie de B**.
Lors d'une banale discussion où les parents émettaient quelques inquiétudes sur mon projet de camp de Noël, l'alarme fut donnée : Yvon Ray est connu dans la région comme un illuminé dangereux… Il a aussi la triste réputation d’être passionné par les petits garçons !
J'ai l'impression d'être piégé par la terre entière.
Et si tous ces propos n'étaient proférés que pour détruire l'idéal que je recherchais avec l'Observance ?
Où se trouve ma liberté ?
Ce mercredi soir, j'ai réunion avec Lemire.
Je dois lui dire que je ne puis y aller cette fois, et que je souhaite arrêter, pour cause de travail scolaire. Ma crainte de lui annoncer cette interruption « temporaire » est réelle.
Papa m'accompagne, de force, jusqu'à sa voiture.
Doudou m'attend comme chaque fois sous le porche.
Lemire ne comprend pas.
Il est surpris, inquiet.
Papa, catégorique, lui fait saisir qu'il est hors de question d'insister.
Avant de partir — seul — Lemire, furieux, lâche :
C'est maintenant à la justice des hommes — aux adultes — de poursuivre l'enquête.
Si Yvon est un pédophile, qu’il crève dans son état de minable.
Il me dégoûte… comme Lemire.
Pour le reste… c’est une suite de guerres d’idées entre des adultes aux certitudes religieuses et politiques qui me dépasse.
Je les méprise tous.
J’aimerais être en paix.
Hélas, mon esprit est loin d'être serein. Et mon cœur… perdu.
Les parents se donnent enfin le plaisir d'accentuer la suspicion dans les faits et agissements de l'Observance en me livrant les sources de leurs premières inquiétudes : j’apprends que la mère de tante Catherine habite le château de V**-Les-Templiers situé à quelques kilomètres de la commanderie de B**.
Lors d'une banale discussion où les parents émettaient quelques inquiétudes sur mon projet de camp de Noël, l'alarme fut donnée : Yvon Ray est connu dans la région comme un illuminé dangereux… Il a aussi la triste réputation d’être passionné par les petits garçons !
J'ai l'impression d'être piégé par la terre entière.
Et si tous ces propos n'étaient proférés que pour détruire l'idéal que je recherchais avec l'Observance ?
Où se trouve ma liberté ?
Ce mercredi soir, j'ai réunion avec Lemire.
Je dois lui dire que je ne puis y aller cette fois, et que je souhaite arrêter, pour cause de travail scolaire. Ma crainte de lui annoncer cette interruption « temporaire » est réelle.
Papa m'accompagne, de force, jusqu'à sa voiture.
Doudou m'attend comme chaque fois sous le porche.
Lemire ne comprend pas.
Il est surpris, inquiet.
Papa, catégorique, lui fait saisir qu'il est hors de question d'insister.
Avant de partir — seul — Lemire, furieux, lâche :
- — Je ne vois pas pourquoi nous laisserions partir aussi bêtement un élément si intéressant.
Vers le
Chapitre XIX
Chapitre XIX
®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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